La santé, l’environnement et les aînés oubliés, malgré un budget intéressant

Courtoisie

Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, et Monique Pauzé, députée de Repentigny saluent le choix du gouvernement de miser sur sa capacité d’emprunt pour la relance économique, mais jugent inexplicable, dans un budget de cette ampleur, qu’il n’y ait aucune hausse des transferts en santé, un semblant de relance verte et l’abandon complet des aînés.

« Le gouvernement du Québec avait une demande formelle en vue de ce budget : la hausse durable et sans condition des transferts en santé, en soutien au personnel soignant aux prises avec cette nouvelle vague de COVID-19. Elle est complètement ignorée par le gouvernement Trudeau. Nous déplorons aussi le soutien inadéquat aux aînés, les plus touchés et les moins soutenus durant la pandémie, qui méritent une hausse significative de la pension de vieillesse dès 65 ans. Nous allons agir et proposer un amendement au budget afin de réaliser ces deux mesures incontournables si le Québec veut enfin sortir de cette crise sanitaire, qui après tout, est une crise de santé publique », a annoncé M. Blanchet.

Deux omissions inacceptables

Malgré un sommet historique de dépenses, le Bloc Québécois reproche au gouvernement fédéral de rester sourd aux deux principales revendications du Québec. Le parti constate que le déficit de 354 milliards $, pour l’exercice 2020-2021, est inférieur de 28 milliards $ à ce qui était prévu en novembre dernier, soit exactement la marge de manœuvre nécessaire pour effectuer les transferts en santé exigés à l’unanimité par le Québec et les provinces, faisant de cette omission un choix politique.

Le parti dénonce aussi qu’Ottawa limite son soutien aux aînés à un paiement unique de 500 $ l’été prochain pour les 75 ans et plus seulement, créant ainsi deux classes d’aînés et faisant de toute hausse de la pension de vieillesse pour les années subséquentes un enjeu électoral. Le Bloc s’oppose aussi vigoureusement aux multiples et coûteuses intrusions dans les champs de compétence du Québec, comme les normes pancanadiennes de centres de soins pour les aînés.

Ottawa verdit son discours, mais pas ses actions

La porte-parole en matière d’environnement souligne que le budget comporte certains éléments intéressants, mais croit qu’on assiste ici à du « greenwashing ». « J’ai bien peur que le plan vert de 17,6 milliards de dollars du budget Freeland, qui prévoit l’atteinte d’une cible de réduction des gaz à effet de serre (GES) de 36 % d’ici 2030, n’a de vert que le nom », s’est indignée Monique Pauzé qui voit plusieurs lacunes avec la stratégie des libéraux.

« Pour atteindre ses cibles, le gouvernement mise sur des technologies qu’il qualifie de propres, mais qui n’en sont pas, insiste Monique Pauzé. Par exemple, la stratégie de l’hydrogène n’est rien d’autre qu’une façon de continuer à financer l’exploitation des sables bitumineux de l’Ouest canadien en la verdissant. L’hydrogène n’existe à peu près pas à l’état libre dans la nature, c’est un élément chimique que les industries vont produire à partir des sables bitumineux, ça n’a rien de vert. Afin de réduire les émissions de CO2 qui seront générés par cette nouvelle technologie, le gouvernement Trudeau nous vante le processus de captation du carbone et de son stockage (CCS). Il s’agit d’une lubie, rien de moins. Car le gouvernement fédéral considère que le CCS est une pratique qui rend propre l’exploitation de la ressource fossile la plus polluante qui soit. »

Celle qui dénonce le double discours des libéraux en matière d’environnement croit que la population ne se laissera pas berner par les belles paroles du gouvernement Trudeau qui associe le développement du secteur pétrolier à la lutte contre la crise climatique.

« On se rappellera qu’en mars 2020, le ministre des Ressources naturelles, Seamus O’Regan, avait affirmé que le pipeline Keystone XL «cadrait avec le plan de lutte contre les changements climatiques du Canada.» Heureusement, le président Biden a tué le projet. Toujours en 2020, le gouvernement Trudeau a autorisé discrètement 100 forages pétroliers exploratoires à l’est de Terre-Neuve sans évaluation environnementale. En début d’année, il en a autorisé 40 autres en affirmant qu’il s’agissait d’un élément important d’un avenir fondé sur la croissance propre. Voyons donc, est-ce que quelqu’un croit que forer à côté d’une réserve marine fait partie d’une relance verte et ne nuit pas à la biodiversité? », questionne Mme Pauzé avec ironie.

« Avant de nous réjouir, soyons conscients que pour le fédéral, aider les fabricants de technologies à zéro émission, ça inclut l’hydrogène et le nucléaire. Avec ses petits réacteurs modulaires, Ottawa encourage la prolifération des déchets radioactifs alors qu’il n’a pas de plan pour gérer ceux qui sont déjà produits. En effet, les déchets radioactifs actuels sont entreposés de façon temporaire dans des contenants blindés jusqu’à ce qu’on développe une façon de les isoler de la biosphère pour des centaines de milliers d’années. Encore une fois, on assiste à de l’écoblanchiment », déplore Mme Pauzé qui se console en se disant que les compagnies oeuvrant dans l’électrification des transports pourront également bénéficier de cette aide.

Des éléments comparables aux demandes du Bloc

En revanche, le Bloc Québécois souligne qu’un certain nombre de ses demandes ont été entendues. Le parti accueille favorablement, par exemple, la taxation des géants du Web à 3 % de leurs revenus à condition que davantage de garanties soient offertes à la culture québécoise, mais suggère que la somme soit réservée aux arts et aux médias, le soutien au tourisme et à la culture à hauteur de 1 milliard $, le prolongement des mesures fédérales de soutien aux personnes et entreprises à travers la pandémie. Sous réserve de là où l’argent sera dépensé, le Bloc Québécois accueille favorablement les sommes allouées aux secteurs importants au Québec de l’aérospatiale, de l’électrification des transports, de la forêt et des pharmaceutiques

« Nous constatons que notre influence amène Ottawa à faire quelques pas vers l’avant. C’est la première fois que l’aérospatiale trouve une place dans un budget fédéral. La hausse des prestations de maladie de l’assurance-emploi de 15 semaines à 26 demeure cependant trop peu tant qu’il ne s’agit pas de 50 semaines. Nous allons proposer des améliorations à ce budget, qui n’est pas sans intérêt, mais qui souffre de graves lacunes en ce qui a trait aux transferts en santé et au soutien aux aînés. En ce sens, nous allons revenir à la charge en proposant un sous-amendement au budget. Pour ce qui est de la question environnementale, il faudra encore talonner ce gouvernement de près », a conclu Mme Pauzé.

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