La députée fédérale de Repentigny, Monique Pauzé, accueille avec amertume la décision de la commission indépendante de délimitation des circonscriptions électorales fédérales qui morcèlera la MRC L’Assomption en trois circonscriptions distinctes.  

La municipalité de Saint-Sulpice sera éventuellement annexée à la circonscription de Berthier—Maskinongé alors qu’une partie de la Ville de L’Assomption sera transférée à la circonscription de Joliette-Manawan.

« Je crois que la Commission a failli à sa tâche en ne tenant pas compte de critères telles l’identité des communautés, les communautés d’intérêts, l’évolution historique d’une circonscription et la superficie des circonscriptions. Le développement social, communautaire est au coeur des communautés et on ne peut simplement déplacer les morceaux d’une circonscription à une autre sans dommages collatéraux », affirme Monique Pauzé.

« Pour ma part diviser une municipalité en deux n’est jamais souhaitable, on le voit déjà avec Repentigny du côté provincial. Certaines personnes mélangent déjà les champs de compétence du fédéral, des provinces et de municipalités et d’autres les limites géographiques, j’ai peine à imaginer ce que ce sera quand L’Assomption sera scindée en deux. C’est pour cela que j’ai un pincement au cœur en pensant qu’une partie de la ville  se retrouvera dans la circonscription de mon collègue qui couvrait déjà 8 206,16 km2  », renchérit Monique Pauzé.

Au sujet du transfert de Saint-Sulpice en Mauricie, la Commission mentionne dans son rapport que très peu de représentations ont été faites dans cette région et que la Commission a donc maintenu sa proposition de transférer Saint-Sulpice de la circonscription de Repentigny à celle de Berthier—Maskinongé.

« Le fait que Steve Mador, le maire de la municipalité qui compte 3 360 habitants et moi avons plaidé pour le maintien de Saint-Sulpice au sein de la circonscription de Repentigny n’était visiblement pas assez pour la Commission. Ça, c’est sans compter que la séance publique prévue pour que les citoyens puissent se faire entendre a dû être annulée. Je tiens à préciser également que cette séance se serait tenue à Trois-Rivières soit à 100 kilomètres de la municipalité, ce n’était rien pour faciliter les choses », s’insurge Mme Pauzé.

« En morcelant encore plus la MRC de L’Assomption et en annexant des parties de la circonscription de Repentigny à des circonscriptions déjà très vastes, il sera de plus en plus difficile pour la population d’avoir accès à des services de proximité alors que le fédéral accuse du retard dans presque tous ses dossiers. On peut parler ici d’immigration, d’assurance-emploi, des passeports et j’en passe. Ce n’est pas toujours facile de parler à quelqu’un au fédéral, je peux vous l’assurer. Aussi ce sera beaucoup plus difficile pour des députés de terrain comme nous d’être présents partout », s’inquiète la députée de Repentigny.

Celle dont la priorité est de servir les gens d’ici croit qu’une réflexion doit être amorcée afin de revoir les règles des prochains redécoupages : « Je le répète, au-delà d’une redistribution mathématique basée sur le nombre d’habitants, le redécoupage électoral devrait aussi tenir compte des réalités des régions, des MRC et des municipalités afin d’en préserver la cohérence », conclut Monique Pauzé.

Rappelons qu’au Canada, il y a dix commissions de délimitation des circonscriptions électorales, soit une par province. Chaque commission est composée de trois membres. Ici, elle fut présidée par un juge nommé par le juge en chef du Québec. Les deux autres commissaires nommés par le président de la Chambre des communes – qui est en l’occurrence un membre du gouvernement Trudeau – siègent également à cette commission.