Le Conseil central de Lanaudière – CSN souligne la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs en interpelant le gouvernement Legault sur les multiples crises dont sont victimes les travailleuses et les travailleurs du Québec.
On vit une crise sanitaire, oui, mais on vit aussi une crise économique, une crise des conditions de travail, une crise du logement, une crise écologique et une crise sociale. C’est pourquoi le thème du 1er mai est Sortons de la crise en santé et en sécurité. Les travailleuses et les travailleuses sont au cœur de ces enjeux. Une vraie sortie de crise ne peut se faire sans eux », souligne Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière – CSN.
Sortir de la crise avec un travail qui ne nous rend pas malades
Nous observons qu’il est plutôt ironique de revendiquer des modifications importantes au projet de loi 59, qui prévoit des reculs considérables en matière de santé et sécurité au travail, en cette Journée internationale des travailleuses et des travailleurs. « Dans sa forme actuelle, ce projet de loi nous fera reculer 40 ans si d’importants changements ne sont pas apportés. On veut faire des économies et c’est sur le dos de la santé et de la sécurité des travailleuses et des travailleurs que ça se fera, c’est inacceptable. Et que dire des graves enjeux de santé mentale dans le monde du travail, qui est un véritable fléau? Il faut agir! », observe Patricia Rivest.
Sortir de la crise avec un salaire décent
Actuellement, des centaines de milliers de personnes peinent à joindre les deux bouts. « C’est aussi très ironique que le salaire minimum passe à 13,50 $ l’heure justement le 1er mai. Ce n’est pas avec cette hausse que la situation va changer. On n’a qu’à prendre comme exemple le coût des logements, qui ne cesse de monter. Pour sortir de la crise en santé et en sécurité, il faut offrir un salaire décent à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs. Un salaire décent constitue un levier concret pour permettre de réduire les inégalités », remarque Patricia Rivest.
Sortir de la crise avec des services publics forts
Chaque jour, la crise sanitaire met en lumière l’importance d’avoir accès à des services publics de qualité.
« Pour rehausser la qualité de ces services, qui n’a cessé de se détériorer en raison de graves coupes budgétaires, ça prend un réinvestissement majeur et des mesures importantes pour offrir de meilleures conditions de travail à celles et ceux qui les dispensent. Nos services publics ne doivent pas être vus comme une dépense, mais bien comme des investissements dans le bien commun! C’est le meilleur moyen de garantir les services publics auxquels la population a droit. C’est pourquoi nous sommes ici ce matin devant les bureaux du premier ministre, pour demander, une fois de plus, au gouvernement Legault de délier les cordons de la bourse et de régler la négociation en cours dans le secteur public », souligne la présidente du Conseil central de Lanaudière – CSN.
Les syndicats des secteurs de l’éducation ainsi que de la santé des services sociaux sont mécontents du gouvernement. Les offres salariales sont méprisantes et stagnent dans le temps. Cela doit changer. Ces syndicats ont pris ou prendront cette semaine des votes de grèves et comptent les utiliser au moment jugé opportun. D’ailleurs les syndicats de l’enseignement des CÉGEPS de Lanaudière exerceront la grève le 11 mai prochain.
Sortir de la crise avec des droits renforcés
Le respect des droits de tout le monde ne peut être malléable et négociable au gré des humeurs politiques.
« Cette crise nous a encore une fois cruellement démontré à quel point les inégalités sont importantes. Pour sortir de la crise en santé et en sécurité, le respect des droits de la personne doit impérativement être mis de l’avant dans l’élaboration des politiques publiques et dans les choix économiques. Que l’on pense au droit au travail, à la protection sociale ou à l’éducation, un meilleur respect de l’ensemble des droits économiques et sociaux est urgent », continue Patricia Rivest.
Sortir de la crise avec un réel engagement environnemental
« La crise sanitaire ne doit pas faire perdre de vue l’urgence climatique. Toutes deux sont d’ailleurs liées. Pour sortir de la crise en santé et en sécurité, il faut absolument démontrer une réelle volonté de s’attaquer aux changements climatiques, d’accorder les énergies nécessaires pour y arriver et prendre le chemin d’une transition juste et nécessaire. « Avec la CAQ, on a l’impression d’être à des années-lumière de cet urgent changement de direction à prendre. Les travailleuses et les travailleurs du Québec méritent mieux. Le Québec mérite mieux », conclut Patricia Rivest.