Alors que le gouvernement Legault continue de multiplier les opérations de communication concernant la négociation du secteur public, les syndicats de profs des cégeps de L’Assomption, de Joliette et de Terrebonne affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) entament une grève dès ce midi, et ce, jusqu’à jeudi midi.
Pour leurs membres, le gouvernement Legault doit prendre acte des besoins dans le réseau collégial et cesser de gérer les services publics selon ses seules priorités électorales.
Des revendications pourtant cohérentes avec les objectifs du gouvernement
Les enseignant.es de cégep dénoncent le manque d’ouverture et le refus d’entendre le bien-fondé de nombreuses demandes, alors que celles-ci permettraient de contribuer à l’atteinte des objectifs en éducation du gouvernement.
« On ne fait pas la grève de gaîté de cœur, mais parce que, là, on sent que le gouvernement nous pousse à bout et persiste à faire la sourde oreille. Nous constatons au quotidien une série de problèmes qui touchent les conditions d’enseignement et d’apprentissage, et nous souhaitons y apporter des solutions pérennes », explique Mathieu Bélanger, du Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne.
« Il est inquiétant de constater que le gouvernement ne prend pas la pleine mesure des effets de la pandémie sur les personnes qui s’apprêtent à entamer des études collégiales. En ce moment, nous revendiquons plus de ressources afin de mieux encadrer les étudian.tes avec faible moyenne générale au secondaire (MGS) de même que celles et ceux qui se trouvent en situation de handicap. Les cohortes qui entreront dans nos collèges sont les élèves de 4e et 5e secondaire de cette année, soit les plus affecté.es par la pandémie. Les retards s’avéreront importants et les ressources devront être au rendez-vous pour les soutenir. Un gouvernement qui fait de l’éducation une priorité doit donc entendre ces préoccupations » commente David Joly, du Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep régional de Lanaudière à Joliette.
Cette importante mobilisation a également pour objectif de rappeler au gouvernement qu’il doit redresser la barre en matière de précarité et d’iniquité. En effet, environ 40% des enseignants du réseau collégial sont dans une situation précaire. De session en session, ils ne savent pas s’ils auront du travail, doivent souvent cumuler des charges de cours dans des cégeps parfois éloignés et n’ont pas accès aux mêmes avantages sociaux que les permanents, le tout souvent même après plus de dix ans de loyaux services.
Du côté des programmes de techniques lourdes de la santé, on fait face à un manque de ressources qui a des conséquences très concrètes. Cet état de fait alourdit considérablement la tâche et complique l’attraction d’infirmières enseignantes, par exemple, et ce, alors que ce sont des disciplines en grande demande et en contexte de pénurie dans le réseau de la santé. Cette situation est préoccupante et des sommes supplémentaires sont exigées afin de répondre aux besoins criants dans ce secteur de formation.
« Qu’attend le gouvernement pour entendre les enseignant.es du réseau collégial ? Nos collèges ont une grande importance socio-économique pour la vitalité de la région et on doit faire le nécessaire pour soutenir le réseau. Après 18 mois de négociation, faire la sourde oreille ne représente pas une option et nous allons nous assurer que ce gouvernement entende la justesse de nos demandes » conclue Joselle Baril, du Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep régional de Lanaudière à L’Assomption