Monique Pauzé, porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Environnement, condamne les gestes posés par Aéroports de Montréal (ADM), à l’égard du terrain fédéral appelé « champ des monarques », laissé en friche depuis 2012, et qui a littéralement été rasé dans les derniers jours.
Le site foisonnait d’asclépiades, une plante que tous s’affairent à préserver afin d’assurer la survie des papillons monarques dont elle est une nourriture essentielle à la reproduction.
« Ce qu’ADM appelle une « opération d’entretien normale », ça fait 10 ans que ça ne s’est pas fait! L’organisation a donné feu vert à la destruction de plus de 4000 asclépiades essentielles à la survie et à la reproduction des papillons monarques, et fragilise tout un écosystème péri-urbain de quelque 150 espèces d’oiseaux, dont plusieurs sont en période de nidification. En pleine crise climatique, quand on essaie par tous les moyens de préserver ce qui reste de biodiversité, que ce locataire de Transports Canada pose un pareil geste est révoltant! », soutient la députée de Repentigny.
En novembre 2021, Monique Pauzé a écrit au ministre des Transports, Omar Alghabra et au ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, pour leur demander d’examiner l’ensemble du dossier entourant la préservation, hautement souhaitable et réalisable, de cet espace fédéral. Cette lettre est restée sans réponse jusqu’à la mi-mai, moment où le ministre Alghabra a invité l’élue à discuter avec son locataire, ADM.
Le ministre Guilbeault était interpellé pour la seconde fois : la députée Pauzé lui avait signalé les problèmes en juin 2021; le ministre a mis 11 mois à lui répondre. « Le ministre Guilbeault a manqué de fermeté. Il aurait pu exiger qu’ADM respecte la Loi sur l’évaluation d’impact car, selon son bail, ADM est responsable de la protection de l’environnement sur les lieux loués et doit respecter les lois environnementales applicables », précise la députée Pauzé.
« Quand ce site était convoité par des promoteurs en 2021, ADM remettait en question la présence de monarques dans ce secteur. Aujourd’hui, l’organisation continue de prétendre « qu’aucune espèce sensible, habitat sensible ou zone protégée ne sont présents dans ce secteur ». Et bien maintenant, ils peuvent le dire et c’est vrai… C’est un saccage sans nom! Nous devrons rappeler aux ministres fédéraux que ce n’est pas seulement un enjeu d’espèces en voie de disparition, c’est un enjeu de maintien d’une biodiversité et de protection d’un espace vert important de la grande région métropolitaine. Ce gouvernement a un examen de conscience à faire », conclut Monique Pauzé.