Le 23 septembre prochain, à l’Assomption, sur un territoire autochtone non-cédé, aura lieu une grandemanifestationfestive dans le cadre de l’appel mondial lancé par le mouvement Fridays for future, fondé par la jeune Greta Thunberg.
En septembre 2019, lors d’un événement semblable, autour de 3000 personnes avaient marché dans les rues de Joliette. Cette fois, c’est le comité Justice climatique Lanaudière regroupant des militants et militantes des milieux communautaire, syndical, citoyen et étudiant de la région, qui invite tous les Lanaudois et Lanaudoises à descendre dans les rues de l’Assomption dans le contexte de la campagne électorale provinciale. Leur objectif est d’établir un rapport de force et de favoriser les liens de solidarité qui permettront de faire face collectivement aux enjeux de justices sociales et climatiques qui continuent de s’aggraver.
« C’est plus pertinent que jamais de se mobiliser. Il y a beaucoup d’enjeux sociaux en ce moment en plus de l’urgence climatique : crise du logement, inflation, accroissement des inégalités, montée de l’extrême droite. Mais la bonne nouvelle c’est qu’on peut lutter contre tout ça en même temps et choisir un autre modèle de société en construisant un monde plus juste qui ne laisse personne derrière », affirme Catherine Pouliot, coordonnatrice du Mouvement d’éducation populaire de Lanaudière (MÉPAL). Ainsi, deux revendications sont au cœur de cette mobilisation
: le bannissement des énergies fossiles d’ici 2030, autant en termes de production, de transformation, d’exportation que d’importation, puis la taxation massive de la richesse et le réinvestissement dans les services publics et les programmes sociaux, afin d’assurer des conditions de vie décentes pour toutes et tous.
« On voit le monde brûler sous nos yeux et au lieu de faire les choix nécessaires pour répondre à l’urgence climatique et diminuer radicalement notre empreinte écologique, ce sont encore les règles du marché et du développement économique qui guident les décisions politiques. C’est aberrant! », remarque Louise Morand du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec et de l’organisme L’Assomption en transition. Résidente de Mascouche et militante au sein de Mères au front, Geneviève Fournier-Goulet considère qu’il est important de prendre part à des grèves et de larges mouvements citoyens qui permettent d’accélérer le changement : « même si je suis personnellement soucieuse de poser des gestes quotidiens concrets pour réduire mon empreinte environnementale, je suis consciente que plusieurs personnes, bien qu’elles soient sensibles à la cause, refusent de faire ces sacrifices dont les impacts sont peu tangibles. Plus les années passent, plus je comprends que les actions individuelles sont lourdes sur les épaules des citoyens (et surtout des citoyennes) et n’amènent pas les vastes changements qui sont pourtant nécessaires pour répondre à l’urgence climatique. » Louise Leduc, Joliettaine et mémé pour le climat, abonde dans le même sens : « la crise climatique avance vers nous à une vitesse stupéfiante alors que les mesures adoptées par nos gouvernements arrivent au goutte-à-goutte. Ce sont eux qui ont le pouvoir d’inverser la vapeur et c’est la population qui a le devoir de les y contraindre! »
Dans le cadre de la journée du 23 septembre, le comité prévoit que plusieurs organismes, associations étudiantes et syndicats locaux se doteront de mandats de grève afin d’envoyer un message fort et de faciliter la participation à la mobilisation. Déjà plusieurs mandats ont été annoncés à travers le Québec. Jessica Lambert M., agente à l’éducation populaire et à la mobilisation au MÉPAL croit que dans la région, un mouvement d’envergure se prépare : » Cet événement est un pas important pour mobiliser notre communauté sur des enjeux vraiment diversifiés. Le capitalisme, en plus d’être destructeur, ne bénéficie qu’à une minorité de personnes. Nous sommes beaucoup à vouloir changer les choses, il suffit de s’organiser. Voilà donc le moment idéal pour connaître les prochaines occasions de vous mettre en action ».
Le rassemblement aura lieu au parc Laurier de l’Assomption, le 23 septembre, où la population est invitée à pique-niquer et échanger avant le départ de la marche prévu pour 13h30. Des intervenants provenant de différents milieux, notamment des jeunes et des militants d’organisations citoyennes, communautaires et syndicales, prononceront des discours au départ et au milieu de la marche. « On propose un événement festif pour permettre aux gens d’embarquer dans le bateau et de s’impliquer via les différentes initiatives qui existent déjà dans la région ou en en créant d’autres. C’est l’occasion de renforcer les liens, d’avoir du plaisir et de rencontrer des personnes engagées pour créer une société viable basée sur la solidarité, la coopération et la protection de l’environnement », ajoute Joselle Baril, enseignante et membre du comité organisateur. D’autres manifestations auront lieu simultanément un peu partout au Québec.
« Même si je veux croire que les générations montantes trouveront des solutions toutes neuves pour affronter cette catastrophe, je dois assumer ma responsabilité et mettre tous les efforts que je peux pour que mes enfants et leurs enfants aient la possibilité d’envisager l’avenir avec confiance et espoir. C’est pour eux que je marcherai le 23 septembre ! », conclut Louise Leduc.