À chaque année au 1er octobre, nous célébrons la Journée nationale des aînés, qui coïncide avec la Journée internationale des personnes âgées des Nations Unies. Cette Journée est une occasion de célébrer les précieuses contributions des aînés dans nos foyers, nos communautés et nos lieux de travail. C’est bien mais ce n’est pas suffisant! Saviez-vous qu’une étude menée en 2014 par Revera et la Fédération internationale sur le vieillissement (FIV) a montré que 63 % des aînés canadiens interrogés disaient avoir été traités de manière inéquitable en raison de leur âge? Et que près de huit canadiens sur dix considéraient les personnes âgées comme moins importantes que les générations plus jeunes. Depuis plus de 50 ans que FADOQ – Région Lanaudière et le Réseau FADOQ s’activent à combattre l’âgisme et à mettre de l’avant l’apport à la société des personnes de 50 ans et plus. Mais c’est quoi le problème avec le fait de vieillir?!
Allez-y, trahissez votre âge!
Vieillir, ce n’est pourtant pas ce qu’on souhaite dès que nous apprenons à compter? D’où ça vient, ça, taire notre âge, passé un certain âge? Ne devrions-nous pas en être fiers? Je me questionne et crois qu’il est temps de renverser les perceptions et crier haut et fort notre vitalité!
Dans le cadre de mes fonctions à la FADOQ, je ne compte plus le nombre de fois où je me fais répondre, lorsque je parle de mon travail, oh moi, je ne suis pas rendu là, je n’ai pas encore l’âge de prendre ma carte! Vraiment? Rappelons que le seul critère est d’avoir 50 ans! Est-ce de la honte?
Je comprends qu’on ne veuille pas se faire associer aux personnes malades et ringardes. Mais vieillir, tel que je le conçois, ce n’est pas ça. Ici je parle de fierté, de me reconnaître comme une personne vieillissante qui aime avoir du plaisir, se réunir avec des gens qui ont les mêmes intérêts, s’avoir ce que j’aime, ce que je suis et ce que je vaux. C’est possible d’être vieille et heureuse!
Cela m’inspire, je revendique donc le droit de voir des avantages à être vieille!
Mais qui d’entre nous reviendrait en arrière? Être la somme de notre être, ce n’est pas fantastique ça? Il n’y a rien de triste dans le fait de vieillir, au contraire, parlez-en à des gens plus vieux que vous, ils vous le diront sans hésiter. Être simplement plus vieille, avoir du bagage, cette expérience qu’on ne peut acheter, ne plus se soucier d’être ceci ou de ne pas être cela. Collectivement, vivre dans une société multigénérationnelle, trouver de la beauté dans la différence, ça nous enrichit, il me semble. Ma peau plissée, ridée de fous rires, tâchée de soleil, c’est beau! Cela me raconte, parle de moi.
Alors, je revendique le droit d’aimer être plus vieille!
Comme il est compliqué de parler de l’âge. Personnellement, j’entre dans une période que certains diraient encore pleine d’avenir alors que d’autres me jugent déjà trop vieille pour commencer une nouvelle carrière! Ne pouvons-nous pas simplement être, vivre et aimer? Pourquoi ce jugement constant dans le regard de l’autre?
Je revendique le droit d’avoir hâte d’être encore plus vieille!
Outre la maladie qui peut venir gâcher bien des choses, et cela peu importe notre âge, et sauf peut-être de voir arriver la route qui nous mène au grand voyage, vieillir est en fait un cadeau. Et surtout, ne laissons personne gâcher ces moments précieux de notre vie.
Je revendique l’obligation de protéger ce trésor qu’est la vieillesse!
Une campagne publicitaire intitulée Allez-y, trahissez votre âge est actuellement en cours. Tous les détails au fadoq.ca/lanaudiere/a-propos/campagne-allez-y-trahissez-votre-age.
Caroline Majeau, directrice générale de la FADOQ – Région Lanaudière