Réaction des municipalités de la couronne Nord aux recommandations du Groupe de travail sur le projet structurant de l’Est (PSE) – Les maires dénoncent l’absence d’une vision claire et structurante aux enjeux de mobilité durable dans leur secteur

Courtoisie

Les municipalités de la couronne Nord ont pris connaissance des recommandations du Groupe de travail sur le Projet structurant de l’Est (PSE) via les médias et constatent d’ores et déjà que plusieurs questions demeurent sans réponses quant au développement d’un mode structurant sur son territoire.

La création du PSE structurera le développement urbain pour les prochaines décennies pour tout le territoire Est de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) qui partage les mêmes enjeux en termes de mobilité et de développement. Ces enjeux communs ont fait l’objet d’un large consensus lors du Forum sur la mobilité dans l’Est tenue en mai 2022 à Repentigny, au cours duquel ont participé la présidente de la CMM et mairesse de Montréal, Mme Valérie Plante, et le ministre des Transports du Québec de l’époque, M. François Bonnardel. Un consensus a également été atteint voulant qu’à enjeux communs, il doive y avoir une solution commune. Or, ce n’est pas ce qui se dégage des recommandations du rapport du Groupe de travail sur le PSE :

  • Absence de solution de desserte pour les villes de Mascouche et de Terrebonne, représentant un bassin de 175 000 personnes et un immense potentiel de développement;
  • Une proposition de prolongement vers la couronne Nord incomplète en regard des enjeux de mobilité et de densification du territoire;
  • Aucune recommandation quant aux impacts majeurs sur le train de Mascouche alors que ce service serait totalement abandonné par les résidents de Montréal au profit du PSE.

Les élus de la couronne Nord ne sont pas rassurés par la démarche en cours et déplorent qu’ils n’aient pas été consultés ni même informés des recommandations du Groupe de travail avant sa sortie publique. Clairement, plusieurs des étapes de planification du PSE ont été escamotées. La création du PSE interpelle l’ensemble des municipalités concernées. Nous le répétons, notre priorité est d’offrir à l’ensemble de nos résidents, de nos entreprises et de nos institutions actuels et futurs un réseau de transport collectif performant et structurant ayant la même efficacité et qualité que pour les autres secteurs du Grand Montréal. Dans le cas contraire, c’est la compétitivité et l’attractivité de la métropole qui en souffrirait.

Devant ces constats, nous nous tournons donc vers le gouvernement du Québec pour remettre sur les rails le projet de PSE.

« Alors que nous sommes aux prises avec une crise du logement, tant en matière d’abordabilité que d’accessibilité, il est plus que nécessaire de densifier nos milieux de vie afin d’accroître l’offre en matière d’habitation. Une telle densification ne peut se faire sans s’articuler autour d’un réseau de transport structurant. À ce chapitre le train de Mascouche ne remplit pas ses promesses. En l’absence d’une alternative viable et véritablement structurante en matière de mobilité, on condamne non seulement nos citoyens actuels à subir l’enfer de la congestion routière, mais on met également en péril la création de logements pour les années à venir. J’accueille donc froidement les conclusions du rapport concernant l’absence d’une réelle desserte structurante pour notre secteur, ainsi que pour son silence complet concernant l’avenir du train de Mascouche.  Pour la suite des choses, nous allons laisser le gouvernement du Québec faire son travail. J’ai confiance qu’il saura aller au-delà du rapport et faire preuve de vision, en prenant des décisions qui s’imposent pour assurer une cohérence à long terme entre la densification et la mobilité. Clairement, l’est de la couronne Nord se doit d’avoir un mode de transport structurant », indique Guillaume Tremblay, maire de Mascouche et préfet de la MRC Les Moulins.

« De voir un réseau de transport structurant rejoindre, bien que timidement, le territoire de la MRC de l’Assomption est le début d’une bonne nouvelle.  Mais les communautés de la couronne Nord demeureront l’enfant pauvre du transport en commun. Nous avons accepté le défi de la densification de la CMM avec la promesse d’amélioration du transport en commun. C’est encore une fois une promesse non tenue. Le grand projet de l’ARTM, de réunir les réseaux de transport pour améliorer le service et par conséquent l’adhésion citoyenne, ne rencontre pas sa cible. Nous constatons plutôt une baisse de services et une augmentation des coûts, au fil des dernières années. Nous devenons davantage des contributeurs que des bénéficiaires, ce qui ne devrait pas être l’esprit d’une grande communauté métropolitaine » constate Sébastien Nadeau, maire de l’Assomption et préfet de la MRC de l’Assomption.

« Dans l’histoire métropolitaine du transport collectif, le présent rapport de l’ARTM risque malheureusement d’être un rendez-vous manqué. Le rapport propose des études ultérieures pour documenter le potentiel de développement urbain relié à un projet structurant de transport, alors que c’est le cœur de la question.  De plus, on se limite à suggérer une légère hausse des fréquences du train de l’Est (exo 5 – Train de Mascouche) pour espérer accroître un achalandage qui a été réduit de près de 90 %, non pas à cause de la pandémie, mais bien parce que le nouveau REM de l’ouest bénéficie désormais de l’exclusivité du tunnel du Mont-Royal, obligeant le train de l’Est à un long détour qui le rend tout simplement inefficace. Nos populations ont ainsi perdu un lien de transport structurant, et aucune solution de rechange n’apparaît à l’horizon, sauf de possibles nouvelles études. Je crois fermement que le transport collectif doit être la pierre angulaire du développement urbain dans la région métropolitaine, et non l’inverse. Il semble qu’une telle approche ne fasse pas encore consensus et il sera important d’en débattre, car c’est l’avenir de la couronne Nord et de toute la région métropolitaine dont il est question ici » a tenu à préciser le maire de Terrebonne, Mathieu Traversy.

 « Les conclusions de ce rapport génèrent plusieurs insatisfactions. D’abord, le manque de transparence envers nous, les élus de la couronne Nord de Montréal qui n’ont même pas été consultés en bonne et due forme. Également, l’ARTM semble avoir ignoré le potentiel énorme que pourrait susciter le prolongement du PSE dans notre région et ainsi, contribuer à la revitalisation économique et au développement urbain de nos villes. En fait, cette absence de vision métropolitaine laisse présager que ce comité de travail a fait fi des besoins de déplacements de nos citoyens. Pendant ce temps, nous restons pris dans le trafic matin et soir, tout en payant pour un service que nous n’utiliserons pas. C’est tout simplement inacceptable », affirme Nicolas Dufour, maire de Repentigny.

« A priori, on ne peut que souligner qu’une infrastructure de cette nature offre une réponse positive, mais possiblement incomplète en regard des enjeux de densification que connaît la Ville de Charlemagne et la couronne Nord de la métropole.  Cela dit, à ce stade nous demeurons prudents en présence d’une information aussi parcellaire. Notre territoire est actuellement parmi les plus densifiés de la CMM.  L’arrivée du PSE doit assurément constituer une réponse et non créer de nouveaux enjeux. Il va de soi que tout comme mes collègues, j’aurais apprécié que les élus locaux concernés soient impliqués dans ce processus de réflexion.  Nous demeurons ouverts à contribuer à la recherche d’une solution optimale » assure Normand Grenier, maire de Charlemagne.

 « Les 82 municipalités de la CMM sont actuellement à réviser le Plan métropolitain d’aménagement et de développement. Un des fondements de cette grande planification métropolitaine et qui fait consensus de tous les maires et mairesse du Grand Montréal est que le réseau de transport en commun structurant constitue l’armature d’un développement urbain durable. Pour la couronne Nord, où tout est à faire en ce domaine, il est clair que les recommandations du Groupe de travail sont incomplètes en plus d’être préjudiciable à tout un secteur de notre territoire. Des gains importants sont à faire en termes de mobilité durable sur la couronne Nord, là où la part modale en transport collectif est faible et où les enjeux de congestion sont majeurs. La densification du territoire exigée par la CMM ne pourra se réaliser sans le développement d’un véritable réseau structurant de transport collectif sur tout le territoire métropolitain. On ne peut reporter indéfiniment les solutions à mettre de l’avant pour nos citoyens. Nous réitérons notre volonté à participer avec les instances gouvernementales pour régler ces enjeux de manière responsable, tout en respectant la capacité de payer de nos citoyens » a déclaré Denis Martin, maire de Deux-Montagnes et président de la Table des préfets et élus de la couronne Nord.

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