Antidote à l’épreuve des troubles d’apprentissage : une étude met en lumière son efficacité différenciée

Courtoisie Cégep de Lanaudière - Sur la photo : Isabelle Beaudry, enseignante d’anglais et chercheuse au Cégep de Lanaudière à Joliette

Madame Isabelle Beaudry, enseignante d’anglais et chercheuse au Cégep de Lanaudière à Joliette, publie le rapport d’une étude réalisée conjointement avec le Cégep Montmorency, grâce au Programme d’aide à la recherche sur l’enseignement et l’apprentissage (PAREA) intitulé L’effet d’Antidote sur la qualité de la langue écrite d’étudiant·es présentant une dyslexie-dysorthographie ou un trouble du langage en anglais langue seconde au collégial.

Dans le cadre de cette recherche, les personnes participantes ont rédigé un texte narratif et un texte d’opinion, d’abord sans outils. Ils ont ensuite révisé leur texte avec le logiciel de correction grammaticale et d’aide à la rédaction Antidote. Les ratios d’erreurs ont été comparés avant et après l’utilisation d’Antidote. La collecte des données a eu lieu au Cégep de Lanaudière et au Collège Montmorency, de l’automne 2020 à l’automne 2021. Une partie de la collecte a été effectuée à distance en raison de la pandémie de COVID-19. 

L’objectif premier de ce rapport était de vérifier si l’utilisation d’Antidote a un effet positif en anglais langue seconde variant selon la présence ou l’absence d’un trouble spécifique des apprentissages, d’un trouble développemental du langage ou de difficultés non diagnostiquées. Le deuxième objectif était d’examiner si le niveau du cours suivi, et donc de maîtrise de la langue, modifie l’effet de l’utilisation d’Antidote.

Des difficultés non diagnostiquées pouvant affecter la réussite d’étudiants au collégial

À la question de recherche : L’utilisation d’Antidote a-t-elle un effet différencié sur la qualité de la langue écrite en anglais langue seconde chez les étudiant·es ayant un trouble du langage oral et écrit connu, chez les étudiant·es présentant des difficultés sans diagnostic et chez les étudiant·es sans difficultés connues? Mme Beaudry et ses collègues ont pu conclure : « Antidote a un effet différencié sur la qualité de la langue écrite en anglais langue seconde en fonction du groupe et son effet est plus grand lorsqu’il y a présence d’un trouble du langage oral ou écrit diagnostiqué ou de difficultés du langage écrit non diagnostiquées ».

Faits saillants du rapport

  • Le groupe en situation de handicap (SH, n = 69) et le groupe aux difficultés non répertoriées (DNR, n = 147) ont produit significativement plus d’erreurs que le groupe sans difficultés connues (SDC, n = 548) à la fois avant et après l’utilisation d’Antidote. Les différences entre les groupes SH et DNR sont non significatives. Les résultats confirment la présence au sein de la population étudiante collégiale de personnes qui ont des difficultés non diagnostiquées pouvant affecter la réussite. En outre, ils suggèrent des besoins d’accommodement de même ampleur pour les groupes SH et DNR. Or, pour l’heure, seul le groupe SH a accès à des mesures d’adaptation. Un dépistage des difficultés visant la mise en place de mesures même en l’absence d’un diagnostic formel serait pertinent.
  • Bien que la proportion d’étudiants et étudiantes en situation de handicap (EESH) non dépistés soit difficile à chiffrer, l’étude de Mimouni et King (2007) indique que non moins de 10,5 % des cégépiens et cégépiennes auraient des difficultés non répertoriées en lecture et en écriture pouvant s’apparenter à celles occasionnées par une dyslexie. La prévalence serait bien plus élevée chez ceux ayant eu des échecs ou difficultés scolaires que dans la population générale (Klein et Sunderland, 1998 dans Reid et Kirk, 2001).

Remerciements

Cette recherche a été réalisée en collaboration avec David-Étienne Bouchard, du Département d’anglais au Collège Montmorency, à la recherche, et avec Francis Tremblay, consultant en orthophonie, CO Clinique, à la rédaction.

Ce projet n’aurait pu être possible sans l’appui du gouvernement du Québec, par l’entremise du Programme d’aide à la recherche sur l’enseignement et l’apprentissage (PAREA) et du Programme d’aide à la diffusion des résultats de recherche au collégial (PADRRC), ni sans le soutien de nombreuses personnes. Les auteurs souhaitent également remercier la Fédération des cégeps et les Centres collégiaux de soutien à l’intégration qui les ont appuyés et qui ont contribué à la diffusion des résultats, leurs établissements respectifs pour leur soutien, ainsi que les établissements participants à la recherche.

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