La FECQ appelle le gouvernement à agir face à la précarité des étudiants québécois

Crédit photo : Christin Hume/Unsplash

Ce matin, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et les associations étudiantes de Lanaudière ont tenu une conférence de presse dans le cadre de la campagne nationale « Renversons le poids de la précarité ». Cette campagne, qui coalise plus de 200 000 étudiants à travers le Québec, propose trois solutions concrètes pour alléger le poids de la précarité financière.

Trois solutions pour renverser la précarité

  • Rémunérer les stagiaires
  • Actualiser l’Aide financière aux études (AFE)
  • Subventionner les initiatives contre l’insécurité alimentaire

Cette conférence de presse est la huitième d’une grande tournée régionale qui mènera la FECQ à travers le Québec pour sensibiliser et mobiliser les étudiants, tout en mettant de la pression sur le gouvernement pour des actions concrètes.

Rémunération des stages : l’injustice du travail gratuit

La question de la rémunération des stages demeure un enjeu central pour les étudiants. Au CÉGEP de Lanaudière, les étudiants de plusieurs programmes doivent effectuer des stages non rémunérés, les forçant à jongler avec des emplois précaires et leurs études. Malgré les engagements répétés du gouvernement, 84 % des stagiaires dans les cégeps et universités du Québec ne reçoivent toujours aucune rémunération. Cette situation contraint de nombreux étudiants à chercher un emploi rémunéré en parallèle de leurs études, alors même qu’ils consacrent parfois jusqu’à 40 heures par semaine à leur stage. La combinaison de ce fardeau financier, d’une charge de travail excessive et de la pression académique affecte leur santé mentale et leur réussite scolaire. Il faut que le gouvernement débloque les fonds nécessaires pour assurer une rémunération des stages, permettant ainsi aux étudiants de se consacrer pleinement à leur apprentissage.

Actualisation de l’Aide financière aux études : un soutien déconnecté de la réalité

Le programme d’Aide financière aux études (AFE), dans sa forme actuelle, est loin de répondre aux besoins des étudiants qui peinent à subvenir à leurs besoins essentiels. Le coût de la vie, notamment pour le logement et la nourriture, a considérablement augmenté, mais les montants d’aide sont restés inchangés, laissant beaucoup d’étudiants dans une précarité financière croissante. Pire encore, 500 millions de dollars d’aide n’ont pas été réclamés au cours des six dernières années en raison de la complexité du programme et des variables qui ne sont plus au goût du jour. Il faut donc un chantier pour actualiser ce programme.

Lutter contre l’insécurité alimentaire : un défi croissant

L’insécurité alimentaire est une réalité de plus en plus présente dans les cégeps et universités du Québec. Entre 2011 et 2023, le recours aux banques alimentaires par les étudiants postsecondaires a augmenté de 540 %. Aujourd’hui, c’est 1 étudiant sur 5 qui y a recours. Ne pas savoir si l’on pourra se nourrir correctement ajoute un stress considérable qui affecte la santé mentale et la performance académique des étudiants. Plusieurs solutions commencent à voir le jour sur les campus collégiaux et universitaires, comme les frigos communautaires, qui permettent aux étudiants d’accéder gratuitement à de la nourriture. Toutefois, pour que ces projets se multiplient et répondent réellement aux besoins croissants, il est essentiel que le gouvernement commence à les subventionner. Ces aides financières permettraient à davantage de projets de voir le jour et garantiraient la pérennité des initiatives existantes, assurant ainsi un soutien continu aux étudiants en situation d’insécurité alimentaire.

Antoine Dervieux, président de la FECQ : « Nous avons identifié des solutions claires et réalisables pour contrer la précarité étudiante. Maintenant, c’est au gouvernement de répondre à l’appel et de faire en sorte que l’accès aux études ne soit pas synonyme de lutte quotidienne pour survivre. »

Mathilde Leduc, présidente de l’AGECRLA : « La précarité financière n’est plus une réalité à ignorer. Nos étudiants méritent de pouvoir se concentrer sur leurs études sans être accablés par l’incertitude de savoir s’ils pourront se nourrir ou payer leurs frais de base. Il est temps que des mesures concrètes soient prises pour alléger ce poids. »

Élizabeth Nadeau, responsable aux communications et aux relations publiques de l’AGEECLT : « Aujourd’hui, trop d’étudiants sont contraints de jongler entre un emploi, des études et des stages non rémunérés. Ce modèle est intenable. Nous devons faire en sorte que chaque étudiant puisse réussir sans avoir à sacrifier sa santé ou son avenir. »

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) représente plus de 70 000 membres provenant de 28 établissements collégiaux répartis sur tout le territoire québécois. Depuis près de 35 ans, elle contribue à l’amélioration des conditions de vie et d’études de la population étudiante collégiale québécoise en étant la seule organisation à représenter exclusivement leurs intérêts.

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