Dans le cadre d’une séance extraordinaire du conseil municipal, l’administration Dufour présente son budget 2023, lequel s’élève à un peu plus de 167,2 M$. Elle annonce du même coup une variation moyenne du compte de taxes de seulement 3,5 % pour les citoyens[1], ainsi que pour les entreprises dont la valeur foncière est de moins de 1 M$. Malgré le contexte économique aussi instable qu’imprévisible, l’exercice budgétaire rigoureux auquel s’est prêté l’ensemble des élus leur permettra l’an prochain de respecter la capacité de payer des contribuables et des petites entreprises.
Les effets de l’inflation
Depuis plusieurs mois déjà, la Ville subit les effets de l’inflation et, de ce fait, doit faire face à des coûts plus élevés de ses incompressibles, soit les dépenses qu’elle doit défrayer pour s’approvisionner et veiller au bon fonctionnement des opérations quotidiennes.
Outre la hausse des taux d’intérêt, qui a notamment un impact sur les emprunts lui permettant de réaliser les grands projets, elle doit également composer avec l’augmentation des tarifs pour l’électricité, les matériaux de construction ainsi que l’essence et d’autres produits divers. À titre d’exemple, uniquement pour l’essence, la Ville doit débourser un supplément de 323 000 $, ce qui représente une croissance de 41 % du prix. Elle doit également payer une somme additionnelle de 894 000 $ pour les produits dédiés au traitement de l’eau potable et des eaux usées. S’y ajoutent les effets de la pénurie de main-d’œuvre, qui touche tous les secteurs et amène la municipalité à manœuvrer autrement pour diminuer le plus possible les impacts d’un manque de personnel sur la prestation des services offerts aux citoyens.
« Le porte-monnaie de la Ville est aussi affecté que celui de la population. En plus de devoir entre autres assumer une hausse des coûts pour nos dépenses, nous devons payer des quotes-parts à certains regroupements, par exemple à la MRC de L’Assomption, à la Communauté métropolitaine de Montréal ainsi qu’à l’Autorité régionale du transport métropolitain. Bien qu’elles soient obligatoires, il faut préciser que ces contributions nous permettent – dans certains cas – de profiter d’autres compétences et services ainsi que d’accéder à des programmes de financement », a précisé Nicolas Dufour, maire de Repentigny.
Les industries : vers une équité fiscale
L’atténuation de la hausse du compte de taxes découle de la création d’une nouvelle tranche de taxation pour les immeubles commerciaux et industriels dont la valeur foncière est supérieure à 1 M$. En ce qui concerne plus précisément les immeubles industriels, la variation moyenne de cette catégorie sera de 12,5 %, ce qui permettra de pallier le retard fiscal des dernières années. Mentionnons par ailleurs que cette variation se rapproche de la moyenne si on la compare à des municipalités similaires à Repentigny, qui ont elles aussi des industries de valeur foncière semblable sur leur territoire.
« Nous nous devons d’être équitables envers l’ensemble de notre communauté, notamment les citoyens. Malgré ce rattrapage, les industries peuvent bien souvent déduire une partie des taxes dans les dépenses applicables de l’entreprise. Il est important de préciser que même si nous nous rapprochons de la moyenne des autres villes, le taux de taxation 2023 pour celles-ci demeure encore compétitif », a ajouté Bernard Landreville, président du comité exécutif de la ville et conseiller municipal.
Préparer un budget équilibré : un exercice ardu pour les municipalités
Rappelons qu’au Québec, les villes ont l’obligation de présenter un budget de fonctionnement équilibré, où les dépenses sont égales aux revenus. En moyenne, environ 60 % des revenus des municipalités de la province sont tributaires de l’impôt foncier. Toutefois, à Repentigny, ce pourcentage est de 82 %, ce qui met encore plus de pression sur les élus quant aux décisions à prendre afin de limiter l’impact sur le taux de taxation.
La préparation du budget 2023 s’est ainsi avérée un vrai casse-tête, mais l’administration a su tirer son épingle du jeu. Dans cette nouvelle planification budgétaire, la Ville a su prioriser les projets porteurs, créateurs de richesse, tout en veillant à la santé de ses finances publiques. « Grâce à une variation moyenne du compte de taxes de 3,5 %, 47 % des propriétaires de maisons auront une hausse inférieure à 100 $ cette année. En ce qui concerne les entreprises, 62 % d’entre elles auront une augmentation de 500 $ et moins. Nous avons fait les bons choix pour encourager l’entrepreneuriat local, donner un peu d’air aux citoyens et ultimement permettre à Repentigny de continuer à se moderniser », a mentionné Jacques Prescott, président de la Commission économique et conseiller municipal.
Dans le cadre de la présentation du budget 2023, le maire a aussi annoncé le gel de son salaire pour l’an prochain. « En tant que maire de la 13e ville en importance au Québec, je ne souhaite ni plus ni moins qu’obtenir un salaire juste et équitable, qui soit représentatif de la tâche à accomplir pour une municipalité de cette taille. Les citoyens font déjà largement leur part et il est tout à fait logique que j’emboîte le pas ».
L’administration travaillera sans relâche pour offrir aux Repentignois une ville plus propre, plus verte, plus durable, et surtout où il fait bon vivre. « Si nous voulons respecter cet engagement, nous continuerons à faire des démarches auprès du gouvernement du Québec pour une réforme du régime fiscal municipal – une nécessité pour assumer pleinement nos responsabilités », a conclu M. Dufour.
[1] La Ville de Repentigny prône des valeurs d’inclusion et d’égalité des genres, mais utilise dans ce communiqué de presse, le masculin uniquement pour faciliter la lecture.