Alors que le nouveau rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) rappelle l’urgence d’agir face à la crise climatique, Monique Pauzé appelle le gouvernement Trudeau à tourner le dos aux énergies fossiles et à tenir parole sur ses engagements internationaux.
Le 6e rapport du GIEC insiste sur l’urgence de la situation : limiter la hausse des températures à 1,5°C d’ici 2050 nécessite des actions concrètes dès maintenant, sans quoi l’objectif sera inatteignable. Les auteurs mettent l’accent sur le fait que les émissions de GES doivent atteindre leurs sommets au plus tard en 2025 pour ensuite réduire et atteindre 43 % en 2030.
« Le rapport déposé par le GIEC est terrifiant. Nous savons depuis des décennies qu’il y a péril en la demeure et le Canada, comme 4e producteur mondial de pétrole, a un rôle névralgique à jouer à ce chapitre. Plutôt que d’agir face au secteur des hydrocarbures déjà immensément riche, le gouvernement dit une chose à la population et de l’autre, il prend l’argent des contribuables pour offrir de généreuses subventions qui répondent aux demandes du lobby pétrogazier », s’indigne la députée Pauzé.
Revenant au Plan de réduction des émissions déposé par le ministre Guilbeault la semaine dernière, Mme Pauzé s’indigne de voir que : « les organisations environnementales sont trop souvent instrumentalisées par les libéraux qui citent, dans leurs déclarations, les extraits qui leur conviennent. La vérité c’est que le gouvernement Trudeau ne respecte pas la voix de la science, il ne tient pas compte des conclusions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui, comme le GIEC, recommandait fortement de ne pas poursuivre de nouveaux projets de combustibles fossiles et de travailler activement à la diminution de la production de combustibles fossiles. »
Si le président du GIEC mentionne qu’en prenant les bonnes décisions aujourd’hui, nous pouvons garantir un avenir vivable aux générations futures et que nous disposons des outils et du savoir-faire nécessaires pour limiter le réchauffement, Mme Pauzé qui copréside le Comité permanent en Environnement et développement durable, considère qu’avec l’approbation de Bay du Nord, il n’est que rationnel d’entrevoir le pire de la part du Canada.
« Le Plan de réduction des émissions, le premier en vertu de la Loi sur la responsabilité du Canada en matière de carboneutralité, ne présente aucun plafond sur la production de pétrole et de gaz, pas plus que sur les émissions réelles de GES. Il ne ferme pas la porte aux subventions au secteur pétrogazier, mobilise des fonds publics pour une technologie immature, qui n’offre pas de résultats concrets et est extrêmement coûteuse : la capture, utilisation et stockage de carbone (CUSC). Mathématiquement, dans ce Plan, rien ne fonctionne », renchérit la députée de Repentigny.
« Les hydrocarbures doivent rester dans le sol. On ne dit pas de mettre fin à tout demain matin, mais on s’attendait au moins à ce que le gouvernement ne fasse pas cet affront aux générations futures. En laissant le champ libre pour du forage en haute-mer, c’est peine perdue », conclut Mme Pauzé.