En pleine 2e vague, les personnes en situation de pauvreté sont toujours laissées pour compte par le gouvernement du Québec

Courtoisie

La crise sanitaire causée par la pandémie de COVID-19 a amenée nombre de nos concitoyen-ne-s à faire la douloureuse expérience de la précarité financière et de l’isolement social, depuis quelques mois.  La très grande majorité – sinon la totalité de ces personnes – n’aurait jamais cru possible de se retrouver un jour dans une telle situation d’insécurité où, tout à coup, elles n’ont plus la possibilité de toucher un revenu de travail, sont obligées de demander des prestations d’aide gouvernementale pour survivre et même, dans bien des cas, se voient forcées de recourir aux banques alimentaires pour réussir à se nourrir. La misère, quoi. Inattendue. Subite. Brutale. Extrêmement pénible et anxiogène.

Or, cette misère financière et sociale, des dizaines de milliers de québécoises et de québécois en situation de pauvreté la vivaient déjà avant la crise. Mais elle est pire encore depuis le début de celle-ci. Et malgré l’augmentation de leur précarité et de leur détresse, depuis la mi-mars, ils et elles ont été littéralement laissé-e-s pour compte par le gouvernement du Québec.

En effet, malgré les nombreuses démarches et demandes faites au gouvernement, depuis le mois de mars, par des organismes et regroupements de défense des droits et de lutte à la pauvreté de partout au Québec, les personnes prestataires de l’aide financière de derniers recours (AFDR), qui sont parmi les plus pauvres d’entre les pauvres, n’ont reçu aucune bonification de leurs prestations, qui peuvent être aussi basses que 690$ par mois, ni aucune autre sorte d’aide financière additionnelle pour faire face aux dépenses supplémentaires engendrées par la crise sanitaire, par exemple pour l’achat de masques maintenant obligatoires dans les espaces publics.  « Pour bien prendre la mesure de la situation criante que vivent ces personnes, il faut savoir que la prestation de base de l’AFDR permet à peine de couvrir 50% des besoins de base tels que reconnus par le gouvernement du Québec », mentionne Johanne St-Denis, coordonnatrice de l’Action Populaire des Moulins et co-porte-parole du CAP-Lanaudière.  « Et ces besoins de base sont aussi élémentaires que l’alimentation, le logement, l’ameublement, l’entretien ménager, les soins personnels, l’habillement, les communications et le transport », rappelle-t-elle.

Pour Gabrielle et son conjoint, parents de 3 enfants, qui résident dans le nord de Lanaudière : « même si nous scrutons les circulaires chaque semaine pour dénicher les spéciaux et tentons toujours d’aller faire notre épicerie au supermarché dans la ville la plus proche, soit à une heure de route de notre domicile, avec les pénuries qu’il y a eu depuis le printemps, nous avons souvent dû faire notre épicerie à notre marché local, qui se trouve en région touristique où les prix sont plus élevés qu’ailleurs. Nous avons dû nous procurer ce qui était disponible et, depuis le 15 mars 2020, nous nous sommes endettés sur notre carte de crédit de plus de 500$ pour pouvoir nourrir notre famille à coup de deux semaines et ainsi limiter nos déplacements. Cette dette sera difficile à rembourser, car nous vivons déjà avec un budget serré. »

Pour Sylvain Caron, militant au GIDDS de Ste-Julienne, qui a des problèmes de santé importants et à qui les médecins traitants ont littéralement dit d’éviter de sortir de chez lui dès la mi-mars, l’épicerie est devenue d’autant plus dispendieuse qu’il doit maintenant assumer des frais de livraison, qui s’ajoutent en plus à l’augmentation du coût des aliments depuis le début de la crise. « Le gouvernement a envoyé de l’argent dans les banques alimentaires pour qu’elles puissent faire face à la demande accrue, due à l’arrivée des travailleurs et des travailleuses qui venaient de perdre leur emploi. Mais les banques alimentaires ne suffisaient plus à la demande.  En plus, les familles sont souvent priorisées par rapport aux personnes seules. Alors, c’est bien beau d’envoyer de l’aide financière aux organismes communautaire pour qu’ils la redistribuent sous forme de charité, mais ce n’est pas tout le monde qui réussit à y avoir accès.  La faim demeure, l’anxiété augmente. Et ça n’aide pas plus à payer le loyer, et bientôt le chauffage… », dit-il. « On met en place des mesures de santé publique, qui causent des contraintes à tous et toutes, bien sûr, mais qui peuvent être presqu’insurmontables pour des personnes en situation de grande pauvreté. Par contre, on ne leur donne pas les moyens financiers pour naviguer à travers ça et se sortir un peu la tête de l’eau. Certaines personnes, parfois déjà extrêmement vulnérables, fragilisées, s’écroulent psychologiquement sous le poids de la faim, de l’insécurité, de l’isolement et de la détresse, et développent des problèmes de santé mentale. Alors, en n’augmentant pas les revenus des personnes les plus pauvres pour les aider à faire face à la crise, le gouvernement nous a condamnés à encore plus de pauvreté, et d’isolement. La misère, c’est ça. Et ça, c’est le contraire de la reconnaissance de la dignité humaine », conclut Sylvain, qui est aussi co-porte-parole du CAP-Lanaudière et président du Collectif pour un Québec sans pauvreté.

Courtoisie

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