Des femmes touchées par la surveillance des implants mammaires ont uni leurs voix à celle de Luc Thériault, député du Bloc Québécois de Montcalm et porte-parole du parti en matière de Santé, pour réclamer la mise en place d’un registre des implants mammaires et la reconnaissance de la maladie des implants mammaires.
Parmi ces femmes, Julie Elliott, militante et représentante de la « Breast Implant Safety Alliance », la Dre Isabelle Gaston, militante et représentante des patientes et ayant pris publiquement position sur cet enjeu, Cynthia Audet-Davidson et Marie-Josée Turgeon, militantes et représentante des patientes, qui étaient présentes lors de la conférence de presse.
Cette annonce suit le dépôt devant le Parlement par le député, qui est vice-président du Comité permanent de la Santé, du rapport intitulé « Accroître la surveillance des implants mammaires ». C’est à son initiative que le Comité a mené cette étude poussée. Comme M. Thériault, ces femmes ont salué ce rapport soulignant l’importance de maintenir la pression sur le gouvernement pour s’assurer qu’il mette en œuvre rapidement les dix recommandations qui s’y trouvent.
« Notre rapport est unanime, nous demandons au fédéral de mettre en place un registre des implants mammaires dans les plus brefs délais pour assurer la sécurité et la santé des femmes. Le Canada est le seul pays du G7 à ne pas posséder un tel registre, alors que nous savons que les implants mammaires ont une durée de vie limitée et peuvent occasionner de graves effets secondaires à très long terme. Nous avons espoir que le gouvernement se ralliera à notre constat et qu’il mettra en place un tel registre », mentionne M. Thériault.
L’absence d’un registre rend difficile, voire impossible, de retrouver les patientes dont les implants mammaires font l’objet de rappel par Santé Canada. Le manque d’informations sur les risques que comportent les implants mammaires est aussi un enjeu majeur.
Remerciant le député Thériault de son travail, Julie Elliott s’est dite heureuse des recommandations du Comité, appréciant en particulier les recommandations 3 et 10 portant respectivement « sur la mise en place d’un formulaire de consentement éclairé obligatoire et uniformisé », inexistant à l’heure actuelle, et « le financement par le gouvernement de recherches sur les implants mammaires y compris les effets à long terme sur la santé. »
Déplorant le fait qu’elle n’a pas été avisée adéquatement des dangers pour sa santé, la Dre Gaston souligne qu’il y a des preuves scientifiques qui démontrent que ces implants peuvent causer des maladies et le cancer. Elle juge éthiquement condamnable de ne pas en informer les femmes. « Ces entreprises, outre les profits qu’elles génèrent, ont le devoir de s’assurer de la sécurité des femmes. C’est une question d’imputabilité. J’ai des rappels pour des problèmes mineurs sur ma voiture, je m’attends donc d’être informé si mon risque d’avoir un cancer à cause de mes implants mammaires est de 1 sur 400 » a souligné la professionnelle de la santé qui a remarqué une amélioration rapide de sa santé depuis qu’elle s’est fait retirer ses implants.
« La sensibilisation du public aux risques que comportent les implants mammaires doit être un travail continu. Pour que les patientes puissent faire un choix éclairé, elles doivent avoir en main l’information quant aux risques que ceux-ci comportent, ce qui n’est pas toujours le cas. Il faut s’assurer que l’information soit aisément disponible pour les femmes et qu’elles soient protégées adéquatement. J’ai fait de ce dossier une priorité et sachez que je ne l’abandonnerai jamais! », a conclu Luc Thériault.
Lien pour accéder au rapport : https://www.ourcommons.ca/DocumentViewer/fr/44-1/HESA/rapport-16/