Pour Monique Pauzé, porte-parole en matière d’environnement du Bloc Québécois, le verdict rendu le 26 mars, par la Cour suprême du Canada, attestant la constitutionnalité de la taxe carbone fédérale ne peut être perçu comme une simple victoire pour l’environnement.
« Si, au Québec, nous avons notre propre bourse du carbone validée par le fédéral, nous nous inquiétons toujours de voir Ottawa empiéter dans nos champs de compétences, affirme Mme Pauzé. Le jugement de la Cour suprême ne doit pas donner à Ottawa la légitimité de dicter quoi faire au Québec. Le gouvernement Trudeau est dernier de classe en matière de lutte aux changements climatiques, il n’a pas de leçons à donner au Québec. Il devrait plutôt s’en inspirer. »
Comme il y a péril en la demeure avec la crise climatique et que les provinces les plus polluantes au Canada ne voulaient pas s’attaquer au problème, Monique Pauzé se console de voir qu’elles devront le faire, mais l’indépendantiste soutient que Québec avait raison de soutenir les provinces contestatrices dans leur cause.
L’intérêt national
Il faut dire qu’un des arguments du gouvernement fédéral dans le litige qui l’opposait à l’Alberta, la Saskatchewan et l’Ontario était que la Loi sur la tarification de la pollution causée par les émissions de gaz à effet de serre (GES) était un enjeu d’intérêt national. À cet effet, l’inaction d’une province pouvait nuire à la lutte aux changements climatiques.
« Je suis d’accord avec le fait que les émissions de gaz à effet n’ont pas de frontières, que ce soit au Québec, au Canada ou ailleurs, insiste Monique Pauzé. Il ne s’agit pas juste d’intérêt national, mais planétaire. Ceci étant dit, je crois qu’il est important ici de rappeler que lorsque Justin Trudeau a décidé d’investir des dizaines de milliards de dollars des contribuables pour enfoncer le pipeline Trans Mountain dans la gorge des Britanno-Colombiens, il a aussi invoqué l’intérêt national. Par la suite, la Cour suprême du Canada avait décidé de ne pas entendre l’appel des communautés autochtones de la Colombie-Britannique qui contestait l’expansion de l’oléoduc », a conclu Monique Pauzé.