La Maison de l’innovation sociale (MIS) a rassemblé ce lundi plus de 165 participants à l’amphithéâtre Hélène-Desmarais de HEC Montréal pour une matinée de dialogues autour d’un thème aussi actuel qu’essentiel : la polarisation. Cette 3e mouture de la Grande rencontre a permis de réfléchir aux mécanismes de la polarisation dans la sphère publique, politique et médiatique, et aux façons de poursuivre le dialogue dans une société de plus en plus fragmentée.
Des discussions franches et inspirantes
La journée s’est ouverte avec un échange improbable de Grégoire Baillargeon (BMO Québec) et Isabelle St-Germain (Biosphère – Ville de Montréal) qui ont discuté de l’importance des institutions financières et publiques dans la transition écologique, plaidant pour une approche systémique plutôt que traitée en silo.
S’est ensuite tenue la classe de maître – Polarisation, une formation civique explorant la montée du désaccord social et ses effets dans les milieux de travail, animée par Sophie Tarnowska. Les participants ont notamment appris que 40 % des professionnels de la génération Z et des milléniaux quitteraient leur emploi en raison de divergences politiques au travail, et qu’au Canada, près de 7 jeunes adultes sur 10 estiment que l’activisme hostile est un moteur de changement viable. Ces constats percutants ont ouvert la voie à une réflexion collective sur la cohabitation des idées et le respect du désaccord comme leviers d’innovation sociale.
Moment fort de la matinée, la rencontre entre Richard Martineau et Dominique Anglade a offert un échange à la fois inconfortable et nécessaire sur la polarisation au Québec. Les deux intervenants ont rappelé que le véritable dialogue commence là où le désaccord prend forme, dans cet espace courageux qu’ils ont décrit comme un brave space, où les convictions se confrontent sans se rejeter.
La Grande entrevue de clôture a réuni Louise Harel, pionnière de l’innovation sociale et figure marquante de la politique québécoise, et Marie-Christine Ladouceur-Girard, directrice générale de la MIS. Mme Harel a revisité les moments forts de sa carrière, de la création d’Emploi-Québec à la Loi sur l’équité salariale, en partageant sa vision d’une société plus juste, inclusive et audacieuse. Une rencontre qui a mis en lumière l’héritage d’une pionnière et les défis contemporains à relever collectivement.
Une édition qui confirme la pertinence du dialogue social
« La polarisation est actuellement un des plus grands risques mondiaux, selon le World Economic Forum Global Risks Report 2025. En misant sur l’écoute et l’intelligence collective, nous souhaitons offrir des pistes concrètes pour renforcer la capacité de nos sociétés à travailler ensemble malgré les divergences », a rappelé Marie-Christine Ladouceur-Girard, directrice générale de la MIS.
Cette 3e Grande rencontre s’inscrit dans la mission de la MIS : libérer le pouvoir de l’innovation sociale pour transformer les systèmes et relever les défis de société.
À propos de la Maison de l’innovation sociale
Fondée en 2017 à l’initiative d’HEC Montréal, Concordia et de fondations (McConnell, Mirella et Lino Saputo), la Maison de l’innovation sociale est un centre d’expertise dédié à l’innovation sociale. À ce jour, elle a accompagné plus de 4 000 acteurs du changement et soutenu plus de 100 organisations, dont 80 % ont concrétisé une initiative innovante en 2024.
