Reconnu coupable du meurtre prémédité de Jaël Cantin, en mai dernier, Benoit Cardinal a été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération avant 25 ans. https://infolanaudiere.ca/benoit-cardinal-coupable-sur-toute-la-ligne/
La sentence a été prononcée en fin d’avant-midi, le 6 octobre, au palais de justice de Joliette, par la juge Johanne St-Gelais, de la Cour supérieure, qui avait présidé le procès devant jury.
« Il se dégage de l’ensemble des témoignages devant la cour, que la mort de Jäel Cantin, décrite dans les circonstances entendues au procès ont été très traumatisantes et bouleversantes pour de nombreuses personnes. Les répercussions et la souffrance de ceux et celles qui ont côtoyé Jäel sont encore à ce jour très bouleversés », a mentionné la juge en rendant sa décision.
La magistrate a aussi souligné le courage démontré par ceux et celles qui se sont investis à protéger les enfants impliqués dans cette tragédie. « Le tribunal ne doute pas de votre capacité à poursuivre dans cette voie. Jäel en serait très fier », a ajouté la juge St-Gelais.
Appelé à témoigner lors des représentations sur la peine, le père de la victime Gaétan Cantin, a exprimé une certaine colère à l’effet que Cardinal a floué et a menti à la famille sans formuler lui-même d’explications durant le procès. Il est même allé jusqu’à se demander pourquoi il avait accepté cet individu sous son toit.
Le procès devant jury avait débuté le 25 mars dernier et s’était conclu le 8 mai suivant par un verdict de culpabilité après une journée de délibérations.
La théorie de la cause de la Couronne, représentée par Me Valérie Michaud, Me Caroline Buist et Me Geneviève Aumond, précisait que l’accusé avait tué sa conjointe des 16 dernières années pour toucher l’assurance-vie d’un million $ à laquelle la victime avait contracté deux ans plus tôt.
Le couple avait d’importants problèmes financiers qui s’étaient accentués après la démission du présumé meurtrier comme éducateur dans un centre jeunesse de Laval, quelques jours avant le meurtre.
De son côté, la Défense, représentée par Me Ghassan Toubal et Me Louis-Alexandre Martin, avaient laissé plané un doute, au jury, sur la présence possible d’un intrus sur les lieux du meurtre, avant l’arrivée des policiers.
Une fois le verdict du jury rendu, la Défense avait annoncé qu’elle entendait contester de la constitutionnalité de la période minimum que Benoit Cardinal doit purger avant de pouvoir demander une libération conditionnelle. Cette requête a été rejetée par la juge St-Gelais, au cours des derniers jours.
Rappel des faits
Rappelons que Jaël Cantin a été retrouvée inanimée dans sa résidence de Mascouche, il y a plus d’un an (16 janvier 2020). Le présumé meurtrier, qui était intervenant social, a appelé le 911 en prétextant que sa famille et lui avaient été victime d’une violente introduction par effraction.
Mme Cantin, qui était âgée de 33 ans, était gravement blessée lors de l’arrivée des services d’urgence. Son décès avait été constaté à l’hôpital. Elle est décédée des suites d’un traumatisme contondant à la tête, qui découlerait de plusieurs coups de poing.
Plus l’enquête avançait, moins cette histoire d’introduction par effraction semblait plausible pour les policiers. Cardinal a été arrêté dans la soirée du 16 janvier et accusé de meurtre non prémédité, le lendemain.
Cependant, l’enquête des Crimes contre la personne de la SQ a suffisamment progressé pour que le DPCP modifie l’accusation dans les semaines suivantes de la première comparution de M. Cardinal.
Rappelons enfin que Benoit Cardinal a porté le verdict en appel. Ce n’est pas avant plusieurs mois, voire quelques années, qu’un banc de trois juges de la Cour d’appel entendra la cause.
(Avec la collaboration de CFNJ nouvelles)