C’est sans réelle surprise mais avec désolation et beaucoup de contrariété que l’Intersyndical de Terrebonne accueille la décision du Directeur général des élections du Québec (DGÉQ) de déposer un constat d’infraction de manœuvre électorale frauduleuse, au sens de l’article 645 de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités, contre M. Alain De Choinière, chef de cabinet du maire de Terrebonne, Marc-André Plante.
Rappelons qu’après une longue enquête de six mois, le DGÉQ en est venu à la conclusion que M. De Choinière aurait tenu des propos menaçants lors d’une visite au domicile du conseiller municipal Réal Leclerc, le 26 février dernier. La scène avait été filmée et plusieurs extraits avaient par la suite été diffusés à TVA Nouvelles.
« La Ville de Terrebonne fait encore parler d’elle pour les mauvaises raisons, commente M. Patrick Lepage, président de la Fraternité des policiers de Terrebonne et porte-parole de l’Intersyndical. Après les perquisitions de l’UPAC et les enquêtes policières visant l’Hôtel de Ville en 2016, tous avaient espoir qu’un vent de changement soufflerait sur Terrebonne en 2017. Or c’est tout le contraire qui s’est produit. Nous avons encore une fois la preuve que le maire et son équipe veulent s’accrocher au pouvoir à tout prix, en dépit des règles qui les gouvernent. Les citoyens et les employés de Terrebonne méritent tellement mieux qu’un maire qui se croit au-dessus de la loi ».
Pour le moment, seul M. De Choinière fait l’objet d’un constat d’infraction de la part du DGÉQ. Mais l’Intersyndical se questionne sur l’implication possible du maire Plante dans ce qu’il est convenu d’appeler « L’affaire Réal Leclerc ».
« Il n’y a aucun doute dans notre esprit que M. De Choinière n’a pas agi de son propre chef dans cette tentative d’intimider M. Leclerc afin de l’inciter à quitter la vie politique, poursuit M. Lepage. Le chef de cabinet est le représentant du maire, son préfet de discipline et son émissaire. Le nom du maire est d’ailleurs mentionné dans la vidéo. Comment Marc-André Plante pouvait-il ne pas être au courant de la teneur de la visite de son chef de cabinet chez M. Leclerc, qui était également le vice-président de son comité exécutif? ».
En attendant les suites de l’enquête, l’Intersyndical estime que le maire Plante doit non seulement se dissocier de M. De Choinière, mais également réfléchir à son avenir politique, et ce, dans les meilleurs intérêts de la population.
« Le temps est venu pour M. Plante de faire un choix. À quelques semaines du déclenchement des élections municipales, une épée de Damoclès pend au-dessus de sa tête. Compte tenu des derniers développements, il doit s’interroger sur sa légitimité à solliciter un deuxième mandat. Qu’est-ce qui est plus important, son ambition personnelle ou les citoyens de Terrebonne? Poser la question, c’est y répondre », de conclure Patrick Lepage.