Les organismes communautaires autonomes en temps de pandémie : essentiels et pourtant oubliés

Courtoisie

La TROCL, accompagnée de trois organismes communautaires autonomes lanaudois, a tenu à mettre en lumière le manque de considération et d’écoute que le gouvernement démontre envers les organismes communautaires autonomes (OCA) depuis le début de la pandémie de la COVID-19.

Pourtant, dès l’annonce des mesures sanitaires exceptionnelles et du confinement, les 200 OCA lanaudois ont fait preuve d’initiative, de créativité, de solidarité et de résilience afin d’être présents pour leurs membres et la population. Comme le souligne Hugo Valiquette, directeur de la TROCL, en temps normal, et encore davantage en cette période difficile que nous traversons, les OCA sont au cœur du filet social québécois. Ils ont tissé des liens de confiance avec des milliers de citoyens et de citoyennes qui, avec la détresse causée par la pandémie, ont besoin plus que jamais de « leurs » organismes. Malgré la capacité d’adaptation incroyable de ces derniers, une lourdeur administrative et un manque d’écoute de la part du gouvernement viennent ajouter du stress et des inquiétudes dans une réalité déjà complexe.

Hausse des salaires de préposé.e.s aux bénéficiaires : quand une décision gouvernementale crée des préjudices

Les logements adaptés avec services – Les Amandiers et Les maisons d’à côté Lanaudière sont deux organismes communautaires autonomes qui ont pour mission d’offrir un milieu de vie adapté par le biais de logements pour des personnes ayant des limitations physiques sévères. Afin d’offrir des services adaptés et respectueux des résident.e.s, ces organismes comptent des préposé.e.s aux bénéficiaires (PAB) parmi leurs équipes de travail. Lors de l’annonce, par le gouvernement du Québec, d’une hausse de salaire importante pour les PAB à l’emploi de CHSLD, les inquiétudes se sont manifestées au sein de ces organismes. Évidemment, la situation en CHSLD nécessite des actions et du soutien, mais comme le souligne Gaétane Lefebvre, directrice de l’organisme Les maisons d’à côté Lanaudière, nos organismes communautaires, qui offrent des services essentiels en hébergement pour personnes handicapées, n’ont aucunement les capacités financières de pouvoir offrir des salaires concurrentiels à l’offre du gouvernement. Cette mesure gouvernementale vient donc créer des « classes différentes » de préposé.e.s aux bénéficiaires, ce qui nous cause, évidemment, des préjudices.

Ces préjudices se traduisent déjà par le départ de PAB, qui ne sont d’ailleurs pas à blâmer, vers des CHSLD, par la difficulté à recruter de nouveaux employés et par de l’anxiété pour les résident.e.s. À court et moyen terme, cela pourrait se traduire par la fermeture d’organismes communautaires déjà trop peu nombreux pour répondre aux besoins de milieu de vie respectueux de la réalité des citoyen.ne.s qui y résident. Comme en témoigne Isabelle St-Denis, résidente et membre du conseil d’administration des Amandiers, il est inconcevable pour elle, à 48 ans, de devoir se retrouver en CHSLD. Aux Amandiers les intervenant.e.s  se donnent corps et âmes pour notre bien-être, j’y suis sécurisée et bien entourée, j’ai tous les soins dont j’ai besoin DANS MON DOMICILE À MOI et ce sans être bousculée et à mon rythme. Il est donc inconcevable que cette mesure gouvernementale transpose maintenant la situation de pénurie de personnel constatée dans les CHSLD vers les organismes communautaires. La situation financière déjà précaire des organismes les place actuellement face à une situation sans solution.

Quand la voix des personnes vulnérables n’est pas écoutée

De son côté, Johanne St-Denis, coordonnatrice à l’organisme Action populaire des Moulins démontre à quel point le gouvernement démontre peu d’écoute face aux besoins des personnes en situation de vulnérabilité. Les organismes en défense collective des droits ont l’impression que toutes leurs interventions pour porter leur message sont vaines. Et c’est ce que nous faisons, inlassablement, depuis le début de la crise de la COVID-19.  Nous n’avons cessé d’interpeller le gouvernement, sur toutes les tribunes où nous le pouvions, par tous les moyens à notre disposition en ces temps de confinement, par la voix et l’entremise de nombreux interlocuteurs, tant au niveau du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, que des organismes et regroupements sur le terrain, pour réclamer un soutien financier pour aider les personnes les moins bien nanties, à traverser cette crise qui les affecte, elles aussi, de manière souvent dramatique. D’ailleurs voici une demande réelle reçu par l’organisme, une parmi tant d’autres :

« Bonjour, j’ai 56 ans (…) je n’ai eu aucune aide supplémentaire pour la COVID-19, mais les fins de mois sont très dures.  Le coût de la vie a augmenté depuis le début de cette crise et les fins de mois sont encore plus dures qu’avant. Ils donnent de l’aide financière pour tout le monde, à part nous. Je ne suis pas éligible aux mesures annoncées parce que je ne peux travailler.  Je suis découragée de voir que tous ont eu de l’aide, mais que moi, je n’ai droit à rien. Je crois que suis humaine, comme tout le monde.  SVP, j’aimerais avoir une aide supplémentaire comme tout le monde… Merci de bien vouloir me répondre. » – Chantal (nom fictif), prestataire de la solidarité sociale.

Malheureusement, actuellement les organismes ne savent quoi répondre à ces demandes qui se multiplient.

Au-delà des mots, le mouvement d’action communautaire autonome réclame une réelle reconnaissance

Comme mentionnée par Maya Fernet, coordonnatrice aux enjeux sociaux de la TROCL, alors que les organismes communautaires autonomes soutiennent le filet social à bout de bras depuis le début de la pandémie, le gouvernement se doit d’écouter les besoins que ceux-ci expriment et qui sont le reflet des besoins des populations de nos communautés. Les OCA portent la voix des citoyens, le gouvernement doit être à l’écoute. Il faut enlever la pression bureaucratique mise sur les organismes communautaires autonomes afin de leur permettre de réaliser leur mission et plus que jamais, s’adapter aux réalités sur le terrain. De plus, la pandémie vient exacerber la précarité financière dans laquelle se retrouvent les organismes communautaires autonomes. Oui les fonds d’urgence peuvent pallier à certaines difficultés en répondant à des besoins ponctuels, mais ne règlent en rien le sous-financement des organismes qui, en temps de crise, met en péril la mission de certains d’entre eux. Finalement, il est essentiel que les décisions gouvernementales ne viennent pas créer des disparités encore plus grandes entre le réseau public et les organismes communautaires autonomes. Le mouvement d’action communautaire du Québec, c’est plus de 4000 OCA qui rejoignent des centaines de milliers de québécois et québécoises.

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