Monique Pauzé, porte-parole du Bloc Québécois en matière d’environnement, a dénoncé le front commun des libéraux et des conservateurs contre la souveraineté environnementale du Québec. Les deux partis ont battu le projet de loi obligeant le fédéral à respecter les lois environnementales du Québec et les règlements sur l’aménagement du territoire lorsqu’Ottawa intervient en sol québécois.
« Les libéraux et les conservateurs font front commun contre une demande officielle du Québec, s’est insurgée Monique Pauzé. Le territoire du Québec appartient aux Québécoises et aux Québécois. Nous nous sommes collectivement et démocratiquement dotés des lois environnementales les plus strictes au Canada. Le Bloc Québécois ne demande rien de plus que le respect de ces lois et de nos règlements. Les libéraux et les conservateurs protègent plutôt le droit du gouvernement canadien d’enfreindre ces lois à sa guise et c’est désolant tant en matière de protection de l’environnement qu’en matière d’acceptabilité sociale ou d’éthique »
Le projet de loi C-225 modifiait sept lois fédérales afin que les lois québécoises relatives à la protection de l’environnement et de l’aménagement du territoire s’appliquent sur l’ensemble du territoire québécois. Ottawa aurait perdu la capacité d’outrepasser le cadre législatif du Québec lorsqu’il intervient, notamment, dans les aéroports, les ports, les immeubles fédéraux et les infrastructures de communication.
« L’acceptabilité sociale est aussi en jeu, explique Mme Pauzé. Par exemple, Ottawa autorise des antennes cellulaires n’importe où contre l’avis des citoyens et des villes qui défendent la population, comme Otterburn Park, Terrebonne, Châteauguay et Gatineau et qui se font débouter par les tribunaux. Pire encore, avec la loi actuelle, le fédéral peut nous enfoncer un pipeline dans le fond de la gorge n’importe quand. Nous devons être en mesure de protéger notre territoire. »
Le respect des lois environnementales et des règlements sur l’aménagement du territoire tel que défendu par le Bloc a récolté l’appui de l’Assemblée nationale du Québec, du gouvernement du Québec, de grandes centrales syndicales, de l’Union des producteurs agricoles, du Centre québécois du droit de l’environnement et d’une multitude de municipalités.
« C’est un consensus clair au Québec auquel s’opposent les libéraux et les conservateurs. Ça teintera leur crédibilité lorsqu’ils prétendront, durant les élections, qu’ils respectent la volonté du Québec. Ça teintera aussi leur crédibilité lorsqu’ils se diront à la défense de l’environnement alors qu’ils viennent de voter pour continuer d’imposer au Québec des normes fédérales plus laxistes. En matière de défense des intérêts du Québec comme en matière d’environnement, la population saura distinguer qui est fiable », a conclu Monique Pauzé.