Le 4 septembre dernier, l’assemblée générale du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Bridgestone de Joliette (CSN) a confié à son comité le mandat de déclencher une grève générale illimitée au moment jugé opportun afin de faire progresser ses demandes à la table de négociation.
Bien que le contrat de travail ne soit échu que depuis le premier septembre 2023, les deux parties se sont rencontrées fréquemment depuis le mois de mai dernier pour tenter d’en arriver à une entente satisfaisante pour les deux parties. Hélas, les pourparlers progressent à pas de tortue et les demandes sont nombreuses de part et d’autre.
Bien que le dialogue se poursuive à la table de négociation, le syndicat déplore le manque d’ouverture de la partie patronale face à ses demandes ainsi que de nombreuses demandes de recul de leur part. Soucieux d’en arriver à une entente négociée, le syndicat souhaite laisser la chance au dialogue à l’heure actuelle, mais n’exclut pas le déclenchement d’un conflit de travail si les choses ne progressent pas de manière satisfaisante à la table.
Fort d’un vote favorable à la proposition à 99 % alors que 1 065 personnes sur 1 250 se sont présentées à l’assemblée et ont exercé leur droit de vote, le syndicat se sent confiant pour la suite des choses. Pour André Corriveau, président du syndicat, « on assiste en ce moment à une mobilisation historique des travailleurs et travailleuses de Bridgestone. C’est par cette mobilisation qu’on va arriver à casser le cycle des compromis et des reculs à nos conditions de travail qui ont marqué les dernières négociations. C’est par cette mobilisation qu’on va pouvoir redevenir attractif pour la main-d’œuvre et reprendre notre rôle de moteur économique pour la région. »
Souvenons-nous qu’en 2011 et 2016, les salarié-es de l’entreprise ont accepté de faire des concessions importantes pour sécuriser des investissements de la compagnie mère et assurer la conservation des emplois à long terme. Gels de salaires, baisse du taux horaire à l’embauche, coupures dans le régime de retraite, les reculs furent nombreux. Maintenant que les investissements sont faits, qu’ils se poursuivent encore à ce jour et que les emplois sont saufs, les salarié-es de l’entreprise ont fait le choix de s’unir en vue de faire progresser leurs conditions de travail pour faire face à l’inflation et assurer l’attractivité de l’entreprise pour l’avenir.
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Bridgestone de Joliette (CSN) représente plus de 1 250 salarié-es de l’usine de production située à Joliette. L’entreprise est spécialisée dans la confection de pneus. Le syndicat est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière – CSN (FIM-CSN) qui compte plus de 320 syndicats affiliés, représentant environ 25 000 membres œuvrant dans le domaine industriel québécois. Il est aussi affilié au Conseil central de Lanaudière – CSN qui représente plus de 14 000 membres répartis en près de 81 syndicats sur son territoire.