Le groupe « Sauvons la forêt du prolongement de la 25! » invite la population à une marche en forêt, à Sainte-Julienne, le samedi 2 avril à 13 h, pour profiter de la beauté du bois entourant la piste cyclable, et pour le sauver de la menace de destruction que fait peser sur lui le prolongement prévu de l’autoroute 25. Le départ se fera devant le bureau de poste de Sainte-Julienne, situé au 1406, QC-125.
Rappelons qu’en septembre 2020, le ministre des Transports, M. François Bonnardel, accompagné du député de la CAQ dans Rousseau, M. Louis-Charles Thouin, annonçait le projet du gouvernement du Québec de prolonger l’autoroute 25, à partir de Saint-Esprit jusqu’à Rawdon. Le tracé de quatre voies de large, proposé par le ministère des Transports du Québec, rogne d’abord dans 7 km, de la municipalité de Saint-Esprit jusqu’au rang du Cordon à Sainte-Julienne. Ensuite, il vient rejoindre, dans la municipalité elle-même, la future voie de contournement qui traversera la forêt de la piste cyclable sur 2 km, à partir du rang du Cordon jusqu’à la Halte Verdure. Les arbres devront être rasés pour laisser passer la route nationale et la voie de contournement. Pour une destruction totale de 9km de forêt et de terres agricoles. On parle de débuter les travaux dans la forêt au printemps 2022. Un autre tronçon pourrait voir le jour dans le futur, plus haut, à gauche de la 125, jusqu’à Rawdon.
Conséquences
Les conséquences environnementales de ce projet sont multiples. En plus de s’attaquer à 208 millions de pieds carrés d’arbres, qui fournissent oxygène et captation du carbone à la population, la route détruira l’habitat de nombreuses espèces animales et végétales qui y vivent, dont certaines sont en voie de disparition, comme l’ail des bois et l’érable noir. Si la route est construite, les animaux seront mis à risque par le passage rapide des véhicules, et certains d’entre eux, les chevreuils par exemple, qui essaieront de traverser la voie, deviendront un danger pour les automobilistes.
Les milieux humides sont partout présents dans cette forêt, que ce soit le lac de la Halte Verdure et le ruisseau qui en découle pour alimenter les petits lacs situés au sud. Moins d’arbres égale moins de rétention d’eau dans les sols, moins de fraîcheur l’été. N’oublions pas la sécheresse de l’été 2021 et le fait que le climat se réchauffe. N’oublions pas non plus que le puits alimentant le réseau d’aqueduc de la municipalité est situé dans cette forêt. L’an dernier certains habitants de Sainte-Julienne ont manqué d’eau pendant l’été et quelques-uns en manquent encore. Toujours à cause de la pénurie d’eau, on a également senti les odeurs nauséabondes du bassin de décantation des eaux usées municipales pendant quelques semaines, dans le noyau villageois.
À cela s’ajoutent les autres retombées sur la santé et la sécurité de la population. D’abord, la route devrait passer derrière les cours de récréation d’une école primaire et d’un service de garde. Des développements domiciliaires sont également présents de chaque côté de cette forêt, les domaines Lac Dufour, Lac Lemenn, Lac Sainte-Julienne et Daviau. Bruit et pollution remplaceront l’oxygène et la captation du CO2 pour leurs résidents. Sans compter que cette forêt est utilisée par les amateurs de nature, grâce à sa piste cyclable et ses nombreux sentiers de randonnée.
Depuis 10 ans, la population de Sainte-Julienne a augmenté d’environ 16%. Beaucoup des nouveaux résidents ont été attirés par le caractère champêtre des lieux et par l’accès facile à la forêt pour les loisirs et les sports de plein air. Comme eux, une grande partie des citoyens de la municipalité souhaite conserver les caractéristiques rurales de leur nouveau milieu de vie.
Nous invitons la population à venir marcher en grand nombre le 2 avril pour éviter qu’à cause de la circulation de plus en plus dense qu’amènera cette route, Sainte-Julienne ne devienne une ville où il ne fait plus bon vivre, une ville où on « n’habite plus son bonheur » car il sera parti ailleurs. Sauvons notre bonheur! Sauvons la forêt du prolongement de la 25!