C’est pour une question d’argent que Benoit Cardinal aurait tué sa conjointe Jaêl Cantin, qui détenait une assurance-vie d’un million $, dans la nuit du 16 janvier 2020 à Mascouche.
C’est ce qu’a plaidé la Couronne en matinée,, le 5 mai, au palais de justice de Joliette. « En tuant sa conjointe, il réglait deux importants problèmes de sa vie soit une relation qui le faisait souffrir et un endettement critique », a mentionné aux membres du jury, Me Caroline Buist, qui pilotait le dossier pour le Directeur des Poursuites Criminelles et Pénales avec Me Valérie Michaud et Me Geneviève Aumond
« M. Cardinal était sous pression ayant perdu son emploi comme éducateur dans un centre jeunesse de Laval. Il avait aussi d’importants problèmes financiers et a communiqué à plusieurs reprises, dans les jours précédant le meurtre, avec une compagnie de recouvrement », a ajouté Me Buist dans sa plaidoirie qui a duré presque deux heures
Pour la Couronne, il ne fait aucun doute que l’accusé a prémédité le meurtre de sa conjointe. L’avocate a aussi fait mention de l’état d’esprit de l’accusé comme quoi il n’allait pas bien dans les semaines avant le meurtre. Sa suspension comme éducateur a été la goutte qui a fait déborder le vase.
Me Buist a rappelé que Benoit Cardinal a aussi tenu des propos suicidaires tels que relatés par certains témoins. Il a aussi consulté plusieurs sites web en ce sens dans les jours précédant le drame sur le suicide. Il a aussi consulté des sites web sur comment commettre le meurtre parfait et 10 façons insolites de tuer quelqu’un.
L’avocate est aussi revenue sur la relation de l’accusé avec une adolescente qui séjournait au centre jeunesse où il travaillait. L’accusé aurait notamment fait des aveux à la jeune fille sur trois plans qu’il avait élaborés pour tuer Jaël Cantin. Ces plans étaient de la pendre après les escaliers et faire passer cela pour un suicide; faire en sorte de glisser dans les escaliers et la pousser en même temps en bas qu’elle se casse quelque chose et lui frapper la tête sur le dessus de la planche de l’escalier ou encore faire croire qu’il y a eu une invasion chez lui puis lui « péter » la tête sur le bord du lit.
Concernant la présence d’une troisième personne sur les lieux du meurtre, par un des enfants présents, Me Caroline Buist a demandé au jury de ne pas tenir compte de cette partie de témoignage en raison, notamment, d’une absence totale de corroboration.
Pour la Couronne, la preuve révèle que Benoit Cardinal était la seule personne qui se trouvait avec Jaël Cantin dans la chambre, au moment du crime allégué.
Pour la Défense, Me Louis-Alexandre Martin et Me Ghassan Toubal ont plaidé que leur client n’avait rien à prouver. C’est à la Couronne de démontrer hors de tout doute raison, tous les éléments de l’infraction reprochée.
Tout au long de sa plaidoirie, Me Martin a tenté de soulever un doute raisonnable dans l’esprit des jurés notamment sur la présence d’une troisième personne (un intrus) qui aurait commis le meurtre.
La juge Johanne St-Gelais, de la Cour supérieure, présentera ses directives jeudi matin, les membres du jury entreprendront leurs délibérations plus tard, en après midi.