Négociation du contrat de travail des policières et policiers provinciaux du Québec : des moyens de pression dans les prochains jours partout dans la province

Photo tirée de Facebook

Devant la suspension samedi dernier des négociations entourant le renouvellement du contrat de travail des policières et policiers de la Sûreté du Québec échu depuis mars 2022, l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ) n’a d’autre choix que de prévoir des moyens de pression, chose qu’elle n’avait pas eu à faire depuis plus de 15 ans. L’APPQ déplore l’attitude du gouvernement qui ne semble pas considérer adéquatement et à sa juste valeur le statut de la police nationale.

Les services à la population risquent d’être touchés au cours des prochains jours pour une période de 24 heures. Les policiers seront invités à refuser le temps supplémentaire. Rappelons que les négociations ont débuté le 14 octobre 2021 avec l’objectif d’un règlement négocié avant l’expiration du contrat de travail le 31 mars 2022. Depuis l’arrivée du Secrétariat du Conseil du trésor (SCT) à la table de négociation en mai dernier, les choses avancent trop lentement, allant jusqu’à provoquer samedi dernier la suspension des négociations tellement les écarts entre les parties sont grands. « Les besoins en effectifs policiers sont criants et provoquent de nombreuses heures de temps supplémentaires obligatoires (TSO). Les troupes sont épuisées. D’ailleurs, nous avons été informés que plusieurs unités à travers la province ont vécu des bris de service cet été. Un sondage pour évaluer l’ampleur du phénomène est en cours auprès de nos membres », explique Dominic Ricard, président de l’APPQ.

L’Association a avancé à la table des solutions aux difficultés d’attraction et de rétention du personnel. De plus, la formation déficiente et le sujet de la santé psychologique des policiers de la Sûreté du Québec ont également été à l’agenda. L’Association veut travailler sur des pistes de solutions à ces importants enjeux, mais ne peut les mettre en application rapidement si le SCT continue de faire traîner en longueur les négociations sur le plan monétaire en maintenant un écart important entre les parties. « C’est l’absence de volonté de la part du gouvernement de reconnaître la Sûreté du Québec comme police nationale en faisant abstraction de son rôle supplétif auprès des autres organisations policières qui est inacceptable. Les membres sont obligés de pallier le manque d’effectifs des différents corps de police qui réclament de l’aide en vertu de la Loi sur la Police. Ce n’est pas normal qu’avec toutes ces responsabilités, les membres de la Sûreté du Québec soient parmi les policiers les moins bien payés au Québec ! », explique le président de l’APPQ, Dominic Ricard.

La création de plusieurs nouvelles escouades et les demandes d’assistances aux municipalités, dont Montréal, impactent les membres de la Sûreté du Québec. Cette situation fait en sorte que les troupes sur le terrain sur l’ensemble du territoire québécois sont grandement déficitaires et cela occasionne du temps supplémentaire obligatoire (TSO) depuis plusieurs mois. L’APPQ demande également à ses membres de ne plus utiliser les véhicules comptant plus de 220 000 km au compteur sauf pour une situation urgente lors de laquelle la santé ou la sécurité d’une personne ou d’un collègue serait en péril.

En marge des préoccupations exprimées, l’APPQ ose espérer que la question de la sécurité publique au Québec puisse s’inviter aux prochains débats des chefs durant la période électorale en cours.

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