Au moment où l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) prépare le cadre réglementaire qui doit ouvrir la porte à l’exploitation minière dans les océans sur l’entièreté du globe, Monique Pauzé, porte-parole en matière d’Environnement du Bloc Québécois, s’inquiète de voir le gouvernement Trudeau cautionner cette pratique.
« Quand le gouvernement Trudeau a nommé Steven Guilbeault à titre de ministre de l’Environnement, il disait vouloir laisser un héritage vert aux futures générations, mais en laissant les compagnies pétrolières et maintenant les minières mettre à mal nos océans, disons que ça augure très mal », fulmine Monique Pauzé.
Celle qui en appelle à un moratoire explique que les océans du Canada et du Québec sont déjà en eaux troubles depuis longtemps et méritent d’être protégés. « Prenons un exemple qui nous touche de près. Eh bien, les eaux de l’estuaire du Saint-Laurent sont de plus en plus acides, un phénomène qui est attribuable aux rejets des secteurs industriel, agricole et plus globalement des changements climatiques. Cette acidification en constante évolution a même amené des scientifiques à dire que si rien ne change, aucune forme de vie ne pourra habiter les eaux profondes du fleuve d’ici 50 ans, ce n’est pas le temps d’en ajouter une couche en autorisant les minières à piller les fonds océaniques. »
Mme Pauzé se désole de voir qu’après avoir défendu les règles de forage en mer par l’industrie pétrolière, le gouvernement Trudeau tend maintenant la main à l’industrie minière.
« Avec ses idéaux économiques de croissance infinie, l’homme a détérioré à peu près tout ce qui se trouve sur terre et voilà qu’il souhaite s’en prendre aux fonds marins. J’aimerais que le Canada fasse preuve d’audace pour une fois, mais le gouvernement Trudeau ne fait que s’en remettre à la législation de protection de ces écosystèmes déjà en place. Si le passé est une fois de plus garant de l’avenir, rappelons-nous que ce gouvernement a autorisé des centaines de forages pétroliers au nord Terre-Neuve sans aucune évaluation environnementale et ce, à proximité d’un refuge marin », critique la députée Pauzé.
À l’écoute des nombreuses craintes formulées par les scientifiques et les appels au moratoire, Monique Pauzé compte bien se battre pour protéger les écosystèmes marins à son retour en Chambre.