Pour la quatrième année consécutive, le gouvernement fédéral rate sa cible de plantation issue du programme 2 milliards d’arbres, lancé en 2019. En 2024, il manquait plus de 33 millions d’arbres pour atteindre l’objectif annuel de 100 millions. Depuis le lancement, à peine 8,5 % de la promesse initiale a été réalisée.
« On est obligé d’en arriver au constat que l’annonce des libéraux sur les deux milliards d’arbres s’avère être un show de boucane, pour donner l’impression qu’ils se préoccupent des changements climatiques », déplore Patrick Bonin, porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Environnement et Changements climatiques.
Ces ratés s’ajoutent aux contradictions flagrantes du gouvernement libéral, qui continue de soutenir l’expansion du pipeline Trans Mountain. Ce projet, qui devait initialement coûter 7,4 milliards $, est devenu un véritable gouffre financier atteignant aujourd’hui 34 milliards $ payé par les contribuables — sans parler de son désastre environnemental en raison de l’expansion massive de la production de pétrole des sables bitumineux qu’il permet. Les seules émissions liées à son exploitation sont estimées à plus de 300 000 tonnes de CO₂ par année, sans compter celles de sa construction. Les émissions en aval (liées à la combustion du pétrole transporté) sont estimées à entre 20 et 30 mégatonnes de CO₂ par an, soit l’équivalent des émissions annuelles de plusieurs millions de véhicules.
« À titre comparatif, même si Ottawa parvenait un jour à planter deux milliards d’arbres, il faudrait des décennies avant que ceux-ci captent une quantité de carbone comparable à ce que génère Trans Mountain chaque année. Autrement dit : on ne peut pas espérer planter quelques arbres pour effacer les conséquences d’un pipeline », précise l’élu de Repentigny.
« La plantation d’arbres est utile, mais elle ne doit pas servir de paravent aux projets pétroliers. Ce qu’il faut, ce sont des mesures structurantes : réduction des émissions à la source, transition énergétique et véritable plan d’action climatique », de conclure Patrick Bonin.