Projet de parc éolien à Lanaudière : une coalition demande un BAPE générique

Parc d'éoliennes Nicolas-Riou dans la MRC des Basques. Crédit photo: film Boisbouscache de Jean-Claude Coulbois./Courtoisie Regroupement vigilance énergie Québec (RVÉQ)

Des citoyens de L’Assomption ont appris récemment qu’un projet de parc éolien était envisagé dans Lanaudière. Cette annonce a été faite par le préfet de la MRC de L’Assomption, qui est aussi président de la table des préfets de Lanaudière et maire de L’Assomption, M. Sébastien Nadeau, lors de la rencontre des maires de la MRC le 25 juin dernier.

Cette annonce survient alors que plusieurs municipalités, dont plus d’une douzaine dans Lanaudière, ont fait parvenir au gouvernement la demande de la tenue d’un BAPE générique sur la filière éolienne afin d’évaluer correctement les enjeux environnementaux, sociaux et économiques cumulatifs des projets. Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a lui-même formulé cette recommandation en conclusion de plusieurs de ses rapports sur des projets éoliens (voir les conclusions des rapports 375, 385, 386 et 388).

Malgré les demandes répétées, le gouvernement du Québec et l’ex-directeur d’Hydro-Québec, M. Michael Sabia, se sont toujours opposés à mener cet examen rigoureux de la filière éolienne, et cela en dépit des impacts négatifs très importants des projets éoliens dénoncés par de nombreux citoyens et experts.

Parmi les effets les plus nuisibles du développement éolien actuel mentionnons la dénationalisation de l’électricité et une crise tarifaire à venir sans précédent au Québec. Selon plusieurs experts, les tarifs d’électricités pourraient subir une hausse annuelle de 5,6 à 9% par an dès 2028, soit des hausses cumulatives de 65 à 75 % sur 11 ans. Selon l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC), la perte de la rente éolienne pour Hydro Québec, due à la privatisation dans ce secteur, est estimée à entre 1,79 et 3,34 milliards à l’horizon de 2035.

Si ces profits étaient partagés 50-50 entre Hydro Québec et les MRC, les revenus de chaque partie devraient atteindre entre 910 millions$ et 1,70 milliard$ à l’horizon 2035. Ce qui est au moins 100 fois plus que ce qui est offert présentement aux municipalités qui acceptent des éoliennes sur leur territoire en partenariat avec le privé. En laissant les compagnies privées accaparer la rente éolienne, ces profits seront vraisemblablement exportés vers des paradis fiscaux plutôt que d’enrichir le Québec.

De plus, chaque nouveau parc éolien augmente la charge financière d’Hydro-Québec Production qui doit assumer les frais pour l’intégration et l’équilibrage de la nouvelle électricité. Ce qui se chiffre en milliards de dollars. La société d’État est également obligée d’acheter cette électricité à prix fort (entre 10 à 12 ¢ au lieu des 2,79 ¢ le kilowattheure pour l’électricité patrimoniale). Le coût d’acquisition de l’énergie éolienne par Hydro-Québec est estimé à 22,2 milliards de dollars d’ici 2035. À cela doivent encore s’ajouter les frais d’Hydro-Québec pour l’entretien des infrastructures vieillissantes de son réseau. C’est ce qui a fait dire à plusieurs experts que le Plan d’action de l’ex-PDG d’Hydro-Québec, qui vise à doubler la production d’électricité au Québec est un gouffre financier qui préfigure un appauvrissement inutile de la population, en plus d’être totalement irréaliste.

Les experts reconnaissent que le gouvernement met la charrue avant les bœufs en se lançant dans une production pharaonique d’électricité avant même d’avoir un agenda concret de décarbonation de notre économie. Le gouvernement considère la transition énergétique comme une « occasion d’affaires » et il attribue l’essentiel des nouveaux blocs d’énergie (que nous ne possédons pas encore) à des entreprises, souvent étrangères, qui ne contribuent pas à la réduction de notre dépendance au pétrole et au gaz. L’idée de transition énergétique sert donc de prétexte pour un développement industriel qui favorise la mainmise du privé dans le marché nord-américain de l’électricité.

D’autres enjeux importants concernent la santé des populations qui doivent vivre avec les nuisances des tours éoliennes, dont le bruit, la perte des paysages et la baisse de valeur de leur propriété. Les conséquences sur l’environnement sont également très importantes, bien que banalisées par les promoteurs : fractionnement des corridors forestiers, destruction de milieux humides et d’habitats d’espèces menacées, mortalités d’animaux, perte de territoire agricole, alors que le Québec compte moins de 2 % de terres cultivables, etc.

Enfin, il faut encore mentionner les graves lacunes démocratiques dans la manière dont les projets éoliens sont imposés aux populations. Les décisions sont prises derrière des portes closes par une poignée de décideurs qui sont parfois en situation de conflits d’intérêts. Plusieurs municipalités refusent de tenir des référendums malgré les pétitions adressées par leurs concitoyens. Des citoyens aux prises avec des projets éoliens témoignent du chaos social qui s’installe dans la communauté.

C’est dans ce contexte qu’une coalition s’est mobilisée pour demander un BAPE générique sur la filière éolienne. Les municipalités de Lanaudière qui ne l’ont pas déjà fait sont invitées à se joindre à ce mouvement pour un développement plus socialement acceptable de la filière éolienne au Québec.

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