La Fondation Rivières et la Ville de L’Assomption réalisent actuellement une étude inédite pour mesurer les impacts des surverses d’eaux usées et d’autres sources de pollution sur la qualité bactériologique de l’eau à la prise d’eau potable municipale et sur l’aire de détente du parc Léo-Jacques ; toutes deux situées sur les rives de la rivière L’Assomption, à L’Assomption.
Contexte
Comme des centaines de municipalités au Québec, la Ville de L’Assomption s’approvisionne en eau dans une rivière. Or, on y constate la présence de contaminants, notamment d’origine fécale, qui proviennent de l’amont de la rivière. Ces contaminants sont bien sûr éliminés par l’usine d’eau potable de la Ville, mais plusieurs citoyens profitent d’une aire de détente en bordure de la rivière pour se baigner durant l’été et la Ville veut s’assurer de la sécurité des baigneurs. « Nous souhaitons connaître avec plus de précision et de rapidité la variation des concentrations des contaminants dans le temps, mais également les sources de pollution qui affectent la qualité de l’eau à notre prise d’eau potable. » – Sébastien Nadeau, maire de la Ville de L’Assomption
En réponse à ces préoccupations, la Fondation Rivières a développé un projet de surveillance en continu de la présence de coliformes fécaux afin de permettre une gestion efficace des risques. La détection rapide des pointes de contamination bactériologique permettra ainsi aux opérateurs de l’usine de filtration de réagir plus rapidement en cas de situation anormale.
Le projet
Le projet consiste à effectuer des analyses de manière automatisée à des intervalles variant de 30 minutes à quatre heures selon les conditions observées. Celles-ci sont réalisées avec un appareil ColiMinder déployé dans l’usine qui permet de détecter en 15 minutes la présence et la quantité de E.Coli dans l’eau. Les résultats sont ensuite transmis en temps réel sur le Web et aux opérateurs de l’usine de traitement d’eau potable qui peuvent déclencher d’autres prélèvements pour des analyses supplémentaires plus poussées. Quatre partenaires participent au projet: la Ville de L’Assomption, Nordikeau, la Fondation Rivières et l’École Polytechnique de Montréal, qui fournit gracieusement un appareil ColiMinder et des conseils scientifiques. La Fondation Rivières peut ainsi effectuer un suivi en temps réel de la qualité bactériologique de l’eau au point de captage.
« Dès que l’appareil ColiMinder a détecté un cas de contamination élevée, notre équipe est dépêchée pour prélever des échantillons d’eau à des endroits stratégiques en remontant la rivière vers l’amont. Ces prélèvements sont ensuite soumis à l’analyse ColiMinder qui détectera en 15 minutes la qualité bactériologique ce qui permet dès lors de dépister l’origine des sources de pollution. Des analyses sont aussi faites à l’aire de détente Léo-Jacques par l’équipe de la Ville avec des analyses ColiMinder. D’autres analyses permettent de déterminer si les coliformes sont de source humaine ou animale. Ces informations sont ensuite agrégées dans une base de données qui collige les informations sur les débordements d’eaux usées en amont, le niveau des précipitations observées et le débit dans la rivière, ce qui devrait nous permettre de bien comprendre l’impact des surverses sur la qualité de l’eau de la rivière L’Assomption. » – Alain Saladzius président de la Fondation Rivières.
Ce projet-pilote de surveillance en continu de la qualité de l’eau est d’une durée de 16 semaines du mois d’août à novembre 2020.