Dans le cadre d’une rencontre canado-allemande au sujet du développement de l’industrie gazière, une délégation de Ressources naturelles Canada compte soutenir une hausse d’exportation de gaz naturel liquéfié du Canada vers l’Europe.
La députée fédérale de Repentigny et porte-parole du Bloc en matière d’Environnement, Monique Pauzé, déplore encore une fois l’hypocrisie du gouvernement Trudeau dans la lutte aux changements climatiques alors que ce dernier va à l’étranger vanter les mérites d’un nouveau gazoduc qui passerait par le Québec.
« Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement canadien, le gaz naturel n’est pas une énergie de transition, surtout exploité par fracturation. Le Bureau d’audiences publiques en environnement a été limpide concernant le projet de GNL Québec l’été dernier : le GNL est un frein à la transition énergétique sur les marchés européens et pourrait même retarder et verrouiller des choix moins polluants », a déclaré Monique Pauzé.
Le programme de la rencontre indique que des directeurs du secteur du développement pétrolier et de la division des pipelines du ministère seront présents, accompagnés de représentants de l’Alberta et de Terre-Neuve-et-Labrador. Aucune participation du ministère de l’Environnement n’y figure.
« C’est un scénario de cinéma catastrophe, sans subtilité. Permettre qu’un tel événement s’organise dans un contexte de crise climatique, en ignorant les accords conclus lors de la COP26, et sans plan sérieux nous permettant d’atteindre nos propres cibles de réduction de gaz à effet de serre, c’est une stratégie vouée à l’échec. Les efforts du Canada sont déjà grandement minés par l’exploitation sans commune mesure du pétrole bitumineux, pourquoi vouloir se lancer dans l’exportation de gaz naturel liquéfié en Europe? », a questionné Mme Pauzé.
Un projet précis d’exportation de GNL fera l’objet d’une présentation à cette rencontre, soit Goldboro LNG de Pieridae Energy. Cette entreprise albertaine propose de construire une usine de liquéfaction de gaz naturel en Nouvelle-Écosse et un nouveau gazoduc qui traverserait plusieurs municipalités au Québec.
« Le Québec a été clair en renonçant pour de bon à l’exploitation des hydrocarbures. Qu’il s’agisse d’un gazoduc comporte autant de risques, donc ne le rend pas plus acceptable, et cela devra nécessairement faire l’objet d’une commission d’enquête du BAPE. Il est hasardeux de faire miroiter un projet du passé, tant ici qu’à l’international », s’est insurgé Monique Pauzé.