Ce n’est pas avant le 25 novembre prochain qu’un camionneur de Québec connaîtra sa peine pour avoir proféré des menaces de mort contre le premier ministre du Québec, François Legault, ainsi que le directeur de la santé publique, le Dr Horacio Arruda, en mai dernier.
Philippe Côté était de retour au palais de justice de Joliette pour les représentions sur sentence, le 22 octobre, devant le juge François Landry.
La Couronne, représentée par Me Geneviève Côté, du Bureau de la Grande Criminalité, a réclamé une sentence suspendue avec une probation de deux ans avec suivi.
« Il faut envoyer un message clair à la société pour ce que genre de geste-là ne soit pas toléré et soit sévèrement puni », a déclaré l’avocat au tribunal.
De son côté, l’avocat de M. Côté, Me Olivier Morin, a suggéré une absolution conditionnelle. Philippe Côté a d’ailleurs lu une lettre d’excuse affirmant comprendre la gravité des gestes.
Rappel des faits
Selon le résumé des faits déposé en cour, une personne travaillant au bureau de circonscription de M. Legault, à l’Assomption, a communiqué avec les policiers, le 14 mai dernier, pour des messages téléphoniques menaçants laissés dans la boîte vocale du bureau.
Le premier message, laissé le 12 mai dernier à 22h, est d’une durée approximative d’une minute et s’adressait directement à François Legault. Un homme, d’une voix calme mais ferme, l’a mis en garde pour l’essentiel du message, à l’effet qu’il est déçu d’avoir voté pour lui et qu’il espère qu’il a profité de ses dernières marches de liberté, puisqu’il devra être accompagné dorénavant de gardes du corps, qu’il est corrompu et que ses jours comptés.
Le second message, laissé quelques heures plus tard, à 3h16 du matin, était aussi d’une durée d’une minute environ et s’adresse autant à M. Legault qu’au Dr Horacio Arruda. Le même homme s’exprime cette fois en criant et en sacrant de façon agressive, et fait part de son mécontentement avec la situation actuelle. Il s’insurge notamment contre une vidéo du Dr Arruda, et traitent ces derniers de dictateurs et de communistes. Il mentionne ensuite qu’il n’a pas d’arme à feu, mais qu’il pense qu’il va en trouver une, et qu’il sera le premier à tirer « … une balle entre les deux oreilles… ». Il lance aussi plusieurs insultes à leur endroit et les mets en garde qu’ils devront être accompagnés de bons gardes du corps.
L’enquête de la Sûreté du Québec a rapidement permis d’identifier la provenance de ces appels, soit du téléphone de l’accusé alors qu’il se trouvait aux États-Unis dans le cadre de son travail de camionneur.
La Couronne avait expliqué au tribunal, lors du plaidoyer de culpabilité de M. Côté, qu’à la suite de l’émission d’un avis de guet par l’agence des Services Frontaliers du Canada à l’endroit de Philippe Côté, ce dernier a été interpellé à son retour au pays par cette dernière.
Une fouille de sa remorque avait été effectuée, en vertu de la Loi sur les douanes, mais n’a pas permis de trouver des armes ou des objets illégaux. Cependant, certaines constatations inquiétantes ont été faites par les douaniers.
C’est ainsi que plusieurs bouts de papiers avaient été retrouvés avec des inscriptions prônant différentes théories du complot politique impliquant différents politiciens, tant canadiens qu’américains. Il n’y avait aucune mention de noms de politiciens provinciaux, ni de celui de messieurs Legault et Arruda.
C’est le 16 mai dernier que Philippe Côté a été arrêté par la Sûreté du Québec sur l’autoroute 40, à la hauteur de Lanoraie. Il avait plaidé coupable une semaine plus tard et avait été remis en liberté sous plusieurs conditions.