Un ancien résident de Repentigny, qui a déjà causé une poursuite policière et volé plusieurs véhicules, dans la région de Lanaudière, a de nouveau été condamné à une peine de pénitencier, le 11 octobre.
Louis-Michel Desjardins, 32 ans, de Laval, a plaidé coupable, au palais de justice de Laval, à des chefs de séquestration, vol qualifié, vol de véhicule, conduite pendant interdiction, conduite dangereuse et, fuite et bris de probation. Les infractions ont été commises les 10 et 14 mai dernier à Terrebonne et Varennes.
Le juge Serge Cimon a entériné une suggestion commune de la Couronne et de la Défense et a condamné à l’accusé, qui est détenu depuis son arrestation, le 9 juin dernier, à une peine de 4 ans d’incarcération à compter de ce jour.
Selon le résumé des faits lu en cour par la procureure du DPCP au dossier, Me Lisa Carroza, Le 10 mai, en après-midi, la victime, une dame, s’est rendue dans un Dollarama à Terrebonne pour y faire quelques achats. Après être revenu vers son véhicule, place ses achats sur la banquette arrière de son véhicule, côté passager. La dame prend place dans son véhicule côté conducteur, met la clé dans l’ignition, referme sa porte avec sa main gauche, mais sent que la porte est retenue.
Louis-Michel Desjardins ouvre la porte côté conducteur et pointe un couteau de chasse en sa direction. Il lui dit alors « pousse-toé par-là, pousse-toé par-là » en pointant le siège passager. Madame s’exécute. Le suspect prend place côté conducteur, dissimule le couteau, et conduit le véhicule. Le suspect lui dit qu’il ira reconduire la victime chez elle. La victime essaye d’ouvrir son cellulaire discrètement, mais le suspect s’en aperçoit. Il lui dit « donne-moi ça ». Il prend le cellulaire et le dépose entre ses jambes sur le banc conducteur. Le suspect lui demande ensuite de lui remettre ses cartes. La victime ouvre son sac et lui remet une carte de débit et deux cartes de crédit. Celle-ci tente de dissimuler son permis de conduire et sa carte d’assurance maladie, mais le suspect s’en rend compte. Il demande qu’elle lui remette le tout. Il prend le sac à main complet de la victime et le met aussi entre ses jambes sur le banc conducteur.
Le trajet durera environ 8 kilomètres. Le suspect déposera la victime à proximité de son domicile, et lui dit « tu vas descendre ici. Si tu alertes la police, je sais où tu restes. Fais-moi confiance, dans 48h heures, je vais rapporter ton char avec cell et tes cartes. »
Lorsque le suspect quitte, madame court vers un dépanneur à proximité et contacte les policiers.
Quatre jours plus tard, le 14 mai dernier, les policiers sont en opération « CSR »/lecteur de plaque, à Varenne, district de Richelieu. Vers 16h02, le lecteur de plaque vient de détecteur une plaque ; le véhicule n’a pas le droit de circuler et le véhicule est possiblement volé.
Les policiers allument leurs gyrophares afin d’intercepter le véhicule suspect (le véhicule de la victime).
À ce moment, un passager sort du véhicule. Ensuite, le véhicule suspect prend la fuite en s’échappant sur le trottoir et en passant sur les terrains privés des occupants du secteur. Les policiers circulent à environ 60-70 km/h afin d’intercepter le véhicule, celui-ci continue son chemin, passe sur un accotement, et franchit plusieurs intersections sur des feux rouges sans s’immobiliser. Les policiers éteignent leurs gyrophares et ne poursuivent pas le véhicule, qui est perdu de vue, afin de ne pas mettre en danger les autres automobilistes sur la route.
Le passager est détenu pour fins d’enquête et arrêté (il faisait l’objet d’un mandat d’arrestation à Montréal).
Il sera rencontré par les policiers et fournirai certaines informations, comme le fait que le conducteur est un cousin, Louis-Michel Desjardins, qu’il est présentement en maison de transition à Laval, et pendant la rencontre, son cellulaire sonne à deux reprises. À la deuxième reprise, avec le consentement du passager, le policier répond au téléphone. Il entend une voix dire « oui c’est moi qui conduisais le Mazda. Mon cousin n’a rien à avoir avec le vol du véhicule. C’est moi qui l’a volé et qui s’est enfui de la police. Pas lui, Il n’a rien avoir avec le véhicule volé »
Grâce aux déclarations de la victime et du passager ainsi que démarches d’enquête, les policiers ont pu procéder à l’arrestation de Louis-Michel Desjardins, le 8 juin 2022.
Celui-ci sera rencontré par les policiers et fera des aveux sur plusieurs aspects des évènements du 10 mai et du 14 mai 2022.
M. Desjardins, qui était défendu par Me Cynthia Chénier, était sous le coup d’une interdiction de conduire au moment des évènements.
Dans une lettre lue au tribunal par la Couronne, la victime a fait état des nombreuses conséquences psychologiques et économiques qu’elle vit depuis les événements.
« Quand vous sortirez de prison, vous aurez 36 ans. Vous êtes à la croisée des chemins. C’est à vous de voir si vous voulez finir vos jours en prison », a mentionné le juge Cimon en prononçant la peine.
Nombreuses frasques
Louis-Michel Desjardins est un habitué des tribunaux car il a été condamné à de nombreuses reprises par le passé.
Le 8 février 2019, il avait été condamné à 18 mois de prison, à Joliette, après avoir reconnu sa culpabilité à 18 chefs soit 10 de vol de véhicule, deux de conduite dangereuse, un de conduite par interdiction, un de fuite, d’avoir omis d’arrêter son véhicule alors qu’il était poursuivi par un agent de la paix, vol de moins de 5000$ soit différents objets (bijoux, argent, etc), survenu le 9 novembre 2018 à Saint-Félix-de-Valois ainsi qu’à deux bris de probation.
Il avait notamment volé trois véhicules le 11 janvier 2019 à Saint-Jacques et Sainte-Julienne, quatre le 18 janvier à Terrebonne ainsi que trois à Sainte-Julienne, Joliette et l’Assomption le 23 janvier de la même année.
Puis, le 2 décembre 2020, toujours à Joliette, il avait pris le chemin du pénitencier pour une période de deux ans après avoir été plaidé coupable à des chefs de fuite, conduite dangereuse, conduite dangereuse causant des lésions corporelles, recel, deux chefs de conduite pendant une interdiction et deux bris de condition.
