Un résident de Saint-Lin-Laurentides, qui a tué celui qu’il considérait comme «un frère », qui est tombé en bas de sa camionnette en pleine nuit à Saint-Zénon, le 5 septembre 2020, souhaite purger sa peine chez lui.
Maxime Fortin, 27 ans, était de retour au palais de justice de Joliette, en après-midi, le 3 mars, pour les plaidoiries sur la peine à imposer. Le jeune homme avait plaidé coupable, le 8 août 2022 à chef de négligence criminelle causant la mort. Son avocat, Me Gary Martin, a suggéré, au juge Claude Lachappelle, une sentence avec sursis invoquant la loi C-5 qui permet le retour de peines dans la collectivité our certaines infractions criminelles.
À l’opposé, pour Me Juliette Gauthier-Soucy, de la Couronne, le crime commis par l’accusé mérite deux ans ferme de détention.
Appelé à témoigner, Maxime Fortin a déclaré au tribunal avoir «une pensée à chaque jour pour mon chum», qu’il avait vécu des mois difficiles à la suite de l’accident car il était «détruit» et rongé par les remords.
Le juge Lachapelle rendra sa décision le 24 juillet prochain.
Rappel des faits
Les faits se sont déroulés vers 3 h 30 du matin. Un appel au 911 est entré pour une demande d’assistance pour un défibrillateur externe automatisé à l’intersection du chemin du Lac Saint-Stanislas nord et du chemin du Lac Saint-Stanislas sud, à l’entrée de la Zec des Nymphes.
Selon le demandeur, un homme était par terre, inconscient, et des manœuvres de réanimation étaient en cours. À l’arrivée des policiers, ils trouvent trois hommes paniqués et en pleurs alors qu’un quatrième, plus tard identifié comme la victime, Jérémy Plourde, était étendu par terre et recevant des soins de la part des techniciens ambulanciers déjà sur place.
Un des individus, plus tard identifié comme étant l’accusé, déclare qu’il était au volant de sa camionnette, un Chevrolet Silverado, avec trois autres personnes, dont deux (incluant la victime) prenaient place dans la boîte de la camionnette, sur le hayon du véhicule. Le groupe s’en allait s’enregistrer à la ZEC des Nymphes. L’accusé a roulé sur une bosse, le contenu de la boîte de la camionnette, soit des caissons de lait en plastique contenant différents objets, s’est retrouvé au sol. C’est alors que Jérémy Plourde, aussi de Saint-Lin-Laurentides, a été éjecté et s’est cogné la tête au sol. Après la chute, M. Plourde était conscient et alerte mais vomissait.
L’accusé et un passager ont continué leur route pour terminer leur enregistrement à la ZEC. Un autre passager est demeuré avec la victime, dont l’état s’est par la suite détérioré, M. Plourde a perdu conscience. C’est alors que les services d’urgence ont été appelés. À l’arrivée des ambulanciers, ceux-ci ont constaté qu’il n’y aucun signe de vie sur la victime, malgré des tentatives de réanimation.. La victime a été transportée au centre hospitalier où son décès a été constaté par un urgentologue.
La preuve révèle que la suspension de la camionnette avait été modifiée et surélevée en comparaison avec un véhicule équipé d’une suspension d’origine. Rencontré par les enquêteurs, Maxime Fortin, a admis avoir acheté la camionnette, le mardi précédent l’accident des États-Unis pour une somme de 30 000$. Il savait que le camion avait été modifié en ce qu’il était muni d’une suspension surélevée. Le moteur était « chipé » pour le rendre plus économique à rouler.